Les clients estiment payer trop de frais

30 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire qui regarde son écran et ne comprend pas.
fizkes / iStock

Les frais représentent une préoccupation majeure pour les clients. Ils estiment qu’ils en paient trop ou n’en comprennent pas la raison.

La majorité (77 %) du millier d’investisseurs particuliers sondés par FAIR Canada, en juin et juillet, font appel à un conseiller et disent se fier pleinement à ses conseils.

Cependant, la plupart d’entre eux se montrent préoccupés par le fait qu’ils paient trop de frais (77 %), rapporte le sondage réalisé par l’organisme de défense des investisseurs.

La plupart des clients déclarent ne pas comprendre les frais qui leur sont facturés (63 %). Seulement un tiers des répondants disent se sentir très confiants quant à leur compréhension des frais.

Moins de la moitié (39 %) pensent obtenir un bon rapport qualité-prix pour les frais qu’ils paient. La valeur perçue des conseils augmente par ailleurs en fonction du montant investi. La proportion varie de 33 % pour les clients disposant de 25 000 $ d’actifs investis à 48 % pour ceux qui détiennent un portefeuille de 250 000 $ et plus.

Plus de 40 % des clients sondés craignent par ailleurs que leur conseiller se comporte de manière contraire à l’éthique et plus de la moitié (60 %) redoutent de se faire proposer des produits de placement inappropriés.

DIFFICILE RELATION CONSEILLER-INVESTISSEUR

« Les résultats révèlent qu’il existe une relation difficile entre conseillers et investisseurs quand il est question de faire confiance aux conseillers. Les investisseurs de détail ayant des connaissances limitées en matière de placement comptent beaucoup sur leur conseiller, ce qui les place dans une position de vulnérabilité », estime Jean-Paul Bureaud, directeur général de FAIR Canada.

Si une majorité des clients s’accordent à dire que l’intégrité de leur conseiller ou de leur institution financière leur inspire confiance, ils reconnaissent également qu’ils doivent se débrouiller seuls pour gérer leurs investissements.

Les investisseurs qui font affaire avec une institution financière pour leurs placements sont ceux qui démontrent le niveau de confiance le plus faible envers leur conseiller.

Le rapport signale que les conseillers ont tendance à inciter leurs clients à investir principalement dans des fonds communs de placement, dont les frais sont généralement plus élevés que ceux de produits comparables comme les fonds négociés en Bourse (FNB).

La grande majorité des investisseurs (83 %) détiennent des fonds communs de placement et des FNB. Les actions représentent 44 % des produits achetés. Près d’un tiers possède des CPG et 7 % détiennent des cryptoactifs.

Environ 70 % des clients qui font affaire avec un conseiller ont répondu détenir des fonds communs de placement, tandis que les investisseurs autonomes ont tendance à détenir une proportion plus équilibrée de FNB dans leur portefeuille.

DES RECOURS MÉCONNUS

Lorsque vient le temps de défendre leurs intérêts, les investisseurs méconnaissent les organismes de réglementation et ne leur font pas confiance. Ils comptent davantage sur leur conseiller ou sur leur firme d’investissement pour défendre leurs intérêts.

Par exemple, l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (ORCVM) est connu de seulement 3 % des investisseurs interrogés. De plus, en dehors de l’Autorité des marchés financiers (AMF) au Québec, aucun investisseur canadien ne semblait connaître ou être capable d’identifier sa commission des valeurs mobilières locale, rapporte le sondage.

Interrogés sur les solutions qu’ils souhaiteraient voir mises en place, les clients réclament des informations plus claires et plus faciles à comprendre, une application plus stricte de la réglementation, l’élimination des frais abusifs et de meilleurs recours pour être dédommagés lorsqu’ils sont lésés.