Placements : comment mieux faire en 2023?

Par La rédaction | 12 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Danger
Photo : 123RF

S’il y avait une leçon à retenir de 2022, c’est qu’il n’est pas toujours judicieux de baser ses décisions d’investissements sur l’historique des marchés financiers.

Même si les enseignements tirés du comportement des placements au fil des décennies sont précieux, ils ne marchent pas toujours, rappelle Morningstar.

Cela a été le cas pour ce qui est des corrélations entre les différentes catégories d’actifs. Se fier aux tendances historiques peut être « risqué ou même trompeur », selon Nicolò Bragazza, analyste principal de placements chez Morningstar Investment Management (MIM), puisque la corrélation n’en dit pas assez sur le comportement des actifs à certaines phases du marché.

Un bon exemple : la corrélation mensuelle entre le rendement des actions mondiales et celui des obligations américaines qui, sur cinq années mobiles, est au plus haut depuis 20 ans.

« Pendant les périodes de récession, la corrélation entre les actions et les obligations a été positive de 0,09 point. Lorsque l’inflation a été élevée (plus de 5 %), elle est même montée jusqu’à +0,23 », explique Nicolò Bragazza

Si détenir des bons du Trésor américains a permis de diversifier ses placements au fil des années, ce ne fut pas le cas en 2022.

QUATRE ERREURS À ÉVITER

  • Se fier exclusivement aux corrélations historiques

Plutôt que de rechercher seulement les corrélations négatives, les analystes de Morninstar suggèrent de chercher des « données fondamentales de diversification ».

En 2022, si les corrélations entre les secteurs industriels ont été toutes positives en 2022, c’est le secteur énergétique qui a offert des rendements positifs comme nul autre. Détenir des titres de ce secteur dans son portefeuille offrait donc une des meilleures diversifications de l’année.

Ce fut aussi le cas pour le dollar américain qui, malgré la chute des bons du Trésor, s’est beaucoup apprécié en raison des différents moyens utilisés et des différentes dates d’application des politiques monétaires de la Réserve fédérale et des autres grandes banques centrales.

Il faut aussi se rappeler que les données fondamentales évoluent avec le temps. Aujourd’hui, la technologie et les télécommunications ont remplacé les indices mondiaux composés principalement d’actions financières et de transport ferroviaire qui prévalaient au 20e siècle.

  • Croire que plus de placements accroît la diversification

En 2022, les investisseurs n’ont pas eu vraiment « d’endroit où se cacher » pour le revenu fixe puisque les marchés boursiers ont connu une de leurs pires années. Même les titres de sociétés de qualité n’ont pas offert la protection recherchée. Ajouter des catégories d’actifs n’a donc pas permis de diversifier son portefeuille.

Selon Nicolò Bragazza, les seules catégories d’actifs qui ont produit des rendements positifs ont été le secteur énergétique, le dollar américain et quelques marchés de « créneau » comme les actions brésiliennes.

  • Penser que l’histoire se répète toujours

Le Yen japonais en est un bon exemple. La devise japonaise, longtemps perçue comme une protection aux moments de tensions sur les marchés, n’a pas été un refuge en 2022, parce que la poussée inflationniste a créé de grosses différences entre les diverses politiques monétaires.

  • Essayer de prédire l’avenir

Malgré leurs puissants systèmes d’analyse, les banques centrales se trompent fréquemment dans leurs prédictions. Comment penser qu’on peut faire mieux comme investisseur ? Il vaut mieux utiliser son temps à bâtir un portefeuille robuste, conseille l’analyste.

C’est ce qui permettra de vivre plus sereinement avec l’incertitude sur les marchés en visant la performance à long terme.

La rédaction