Qui choisir pour exécuter ses dernières volontés?

Par La rédaction | 16 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

La nomination d’un exécuteur ou liquidateur testamentaire est un choix qui peut s’avérer délicat, car la responsabilité de s’occuper des affaires personnelles d’une personne décédée peut être lourde à assumer, surtout s’il s’agissait d’un proche, rapporte MoneySense

Dans un récent article publié sur le site du magazine de finances personnelles en ligne, l’avocat torontois Ed Olkovich explique quelles sont les options existantes ainsi que les avantages et inconvénients de chacune.

« Toute personne a le droit de choisir un ami, un professionnel ou une société de fiducie, ou encore une combinaison des trois quand vient le temps de rédiger son testament et de s’assurer que ses dernières volontés seront bien respectées », précise ce spécialiste en droit successoral et fiduciaire.

UNE TÂCHE LOURDE ET COMPLEXE

Les besoins personnels de chacun sont essentiels au (bon) choix d’un exécuteur testamentaire, poursuit l’avocat. « Ce qui fonctionne pour vous peut ne pas fonctionner pour quelqu’un d’autre. Il n’existe donc pas une seule bonne réponse lorsqu’il s’agit de nommer un liquidateur. Votre décision dépend de ce que votre exécuteur devra faire et de son lieu de résidence. Ainsi, le fait de choisir une personne qui réside à l’étranger risque d’engendrer de multiples problèmes de fiscalité. »

« Considérez également l’âge de la personne que vous nommerez. Si elle est très jeune, elle pourrait manquer d’expérience, et à l’inverse, si elle est trop âgée, elle pourrait manquer d’énergie pour mener à terme sa tâche. Elle doit aussi avoir le temps et de l’intérêt.

Enfin, si votre liquidateur s’y connaît en fiscalité, droit successoral et finances, ce sera également un net avantage », indique de son côté le bimensuel Les Affaires. « Il doit s’agir de quelqu’un en qui vous avez totalement confiance, comme un conjoint, un enfant adulte ou un ami proche. L’honnêteté et l’intégrité sont des qualités essentielles à posséder pour être un bon liquidateur. La personne choisie devra aussi savoir trancher équitablement auprès des bénéficiaires », ajoute le journal.

Il faut donc bien réfléchir avant de faire son choix, d’autant que la tâche d’un liquidateur est parfois lourde et complexe, insiste Ed Olkovich, qui souligne que celui-ci peut être amené à soutenir financièrement des enfants mineurs jusqu’à la fin de leurs études, exploiter l’entreprise du défunt jusqu’à ce qu’elle puisse être vendue ou encore traiter avec les bénéficiaires du testament sans créer de conflits entre eux. Cela dit, note l’avocat, si un exécuteur testamentaire est personnellement responsable d’une succession, il n’est pas pour autant obligé de gérer lui-même l’ensemble des tâches à accomplir. Pour l’aider, il peut en effet engager des agents extérieurs mais, dans ce cas, il demeure responsable de leur travail.

PRENDRE UN AMI OU UN PROFESSIONNEL?

Quelqu’un qui choisit un membre de sa famille ou un ami comme exécuteur testamentaire devrait commencer par lui demander son avis, ce qui semble aller de soi mais n’est pas toujours le cas. « Confirmez avec cette personne qu’elle est bien disposée à accepter cette responsabilité et préparez-la à ses futures obligations. Puis établissez une liste de vos actifs, de votre passif, de vos mots de passe numériques et inscrivez-y également tous les renseignements nécessaires au sujet des bénéficiaires de votre testament », détaille Ed Olkovich.

Il est également possible de faire affaire avec un exécuteur testamentaire professionnel, comme un comptable, un avocat ou un conseiller en services financiers. Mais dans ce cas, il faut s’assurer qu’ils ne sont pas en conflit d’intérêts, met en garde l’avocat torontois. Une autre solution consiste à contacter une société de fiducie, mais cette option, plus coûteuse et plus complexe que les autres, ne convient pas forcément à tout le monde.

Dans le cas de successions complexes, de familles recomposées ou de situations familiales délicates, s’adresser à un liquidateur professionnel, comme une société de fiducie, un comptable ou un notaire, peut s’avérer « une décision judicieuse », concluent Les Affaires.

La rédaction