Six trucs et astuces pour survivre aux dettes

4 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’endettement des Canadiens est si sérieux que le quotidien The Globe and Mail a demandé à une psy de se pencher sur le sujet. Il faut dire que les données récentes sont préoccupantes. En effet :

  • Contrairement aux récessions passées, les ménages canadiens ont continué d’emprunter en 2009, portant leur niveau d’endettement moyen à 96100$, rapporte une étude de l’Institut Vanier de la famille. Près du tiers de ce montant représente des dettes de consommation.
  • Le ratio entre les dettes qui s’accroissent et les revenus disponibles qui ont diminué avec la crise s’élève aujourd’hui au chiffre record de 145%. Il était de 91% en 1990 et de 111% en 2000. Cette proportion, que l’on sait déterminante dans le risque de faillite personnelle, pourrait même atteindre 160% d’ici la fin de 2012, selon la Banque du Canada.

Donc, la psychologue Kathleen Gurney recommande six trucs et astuces pour mieux faire face aux dettes.

1. Créer un «bilan de personnalité» Similaire à celui des entreprises, le bilan de personnalité consiste à identifier ses traits de caractère et à les classer selon qu’il s’agit d’actifs ou de passifs. Cet exercice permet de distinguer ses forces et ses faiblesses. On peut ainsi mettre l’accent sur ce qui fonctionne bien et passer en revue les aspects de sa personnalité qui doivent être améliorés.

2. Éliminer les sources de tentation En général, les personnes qui essaient de perdre du poids évitent de mettre dans leur panier d’épicerie des sacs de croustilles et des boîtes de biscuits. Il ne faut pas tenter le diable. Doivent donc faire de même celles qui cherchent à réduire leurs dettes. Par exemple, enlever les cartes de crédit de leur porte-monnaie, ne pas fréquenter les centres commerciaux et inviter leurs amis à souper à la maison plutôt que de les rencontrer au restaurant.

3. Noter ses bons coups et ses mauvais coups Kathleen Gurney suggère un exercice fastidieux à première vue, mais drôlement efficace: mettre par écrit ses bons et ses mauvais coups de la journée. Il faut, par exemple, inscrire trois réussites budgétaires, comme prendre le métro plutôt que le taxi, acheter un café à la distributrice du bureau au lieu de se le procurer au bistro du quartier, utiliser des coupons-rabais à l’épicerie, etc. On complète cet inventaire en notant trois mauvais coups ou, plus précisément, trois points à améliorer ou accomplir différemment, dit Kathleen Gurney. La spécialiste explique que le fait de coucher sur papier ses petites victoires aide à supprimer le sentiment de culpabilité. Il renforce l’impression que l’on est en contrôle d’une situation qui, autrement, nous échapperait. Elle précise qu’il faut s’astreindre à cet exercice d’écriture tant que les choix de consommation positifs ne seront pas complètement ancrés dans les habitudes quotidiennes.

4. Éviter tout ce qui donne l’impression d’être pauvre Faire du lèche-vitrine vous rend malheureux parce que vous savez que vous n’avez pas les moyens de vous offrir la marchandise convoitée ? Eh bien, tenez-vous loin des magasins. «Il est important de demeurer positif pendant que vous réglez vos problèmes de dettes. Sinon, vos démarches plomberont votre sentiment de mieux-être», souligne la psychologue.

5. Contrôler la situation en tout temps Les personnes qui luttent pour effacer leurs dettes doivent maîtriser leur environnement en toutes circonstances. Notamment, elles ne doivent pas laisser les autres dicter leur conduite. Par exemple, si un ami vous demande d’aller luncher à tel restaurant, vérifiez au préalable si l’établissement se situe dans vos moyens. S’il est trop cher, n’hésitez pas à le dire et proposez une solution de rechange plus abordable.

6. S’associer à un «partenaire de dette» Un ami ou un collègue de bureau peut également éprouver des difficultés budgétaires. Comme l’union fait la force, travailler de concert favorise l’émulation et aide à vaincre plus facilement les moments de découragement. En outre, le travail en équipe permet de faire le point sur sa situation avec plus d’objectivité.

Kathleen Gurney croit qu’il existe un lien indissociable entre les sentiments inconscients vis-à-vis de l’argent et la façon avec laquelle on le gagne et le dépense. Quand l’endettement devient un mode vie, il importe de briser le statu quo et de se reprogrammer mentalement afin d’acquérir de saines habitudes budgétaires. On peut y parvenir en y mettant de la volonté, de l’effort et en utilisant les six trucs et astuces qu’elle enseigne.