Vie universelle ou entière? Réaction d’un conseiller

17 août 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Notre article Choisir une assurance vie universelle ou entière ? a suscité la réaction d’un membre de l’industrie établi à Québec et qui souhaite garder l’anonymat.

«Toute l’information est exact dans votre article, mais discutable dans la mesure où personne n’a le monopole de la vérité, surtout quand il est question de placement.

Comparer une police Vie universelle avec une Vie entière fait trop souvent passer l’analyste pour un spécialiste de haute voltige mathématiques.

Cessons de parler investissement et tout deviendra simple, car le but premier est d’établir une protection permanente garantie à vie, quelles que soient les conditions du marché comme décrit dans votre article.

Si je me fonde sur les conférences auxquelles j’ai assistées et sur diverses lectures, il n’y aura jamais rien de mieux qu’une Vie entière, mais sans une flexibilité qui vaut son pesant d’or. Vous mentionnez certes cette flexibilité, mais avec l’idée de placement en arrière-plan.

Une police temporaire 100 ans est une protection permanente garantie à vie. Elle n’a aucune valeur, du moins pas avant 10 ans ou 20 ans pour certains contrats. Si vous omettez un versement avant que la police soit libérée, vous aurez peut-être payé inutilement durant plusieurs années. C’est possible de remettre en force, mais avec preuves de santé…

Prenez une Vie universelle avec un taux d’assurance garanti à vie et un compte de placement minimum lui aussi garanti à vie. Ce compte de placement est si négligeable en rendement qu’il ne fait pas parti de la discussion et nous revenons à l’essentiel, une protection permanente garantie à vie quelles que soient les conditions du marché.

La différence entre la prime d’une assurance temporaire 100 ans et le versement minimum de cette vie universelle est minime pour obtenir les bienfaits de la souplesse.

Je recommande toujours au client peu fortuné qui a besoin d’une protection permanente d’ajouter une petite somme à sa Vie universelle dans le compte minimum garanti. En cas de non paiement, de changement de banque sans préavis ou toutes autres raisons, le délai de grâce de 30 jours prescrit par la loi est ainsi allongé. J’ai vécu plusieurs cas où ce coussin a sauvé des contrats qui ont même donné lieu à une réclamation.

Il y a des valeurs de rachat dans la Vie entière pour allonger le délai de grâce, mais la prime est beaucoup plus élevée et pas nécessairement accessible à tous.

Pour le client plus fortuné, je lui recommande aussi le compte minimum garanti, et qu’il prenne ses risques dans sa compagnie qu’il gère sans doute bien ou avec un conseiller spécialisé dans ses autres investissements.

Chaque fois que je lis à propos des polices Vie universelle, c’est toujours en fonction des bien nantis. Mais un client fortuné le restera-t-il toute sa vie ? De même, celui qui n’a pas les moyen financiers de débourser beaucoup plus que le minimum exigé pour une Vie universelle peut connaître le succès financier dans le futur.

Si le client peut verser aujourd’hui le minimum plus quelques dollars de réserve dans une Vie universelle, ce versement sera minime dans quelques années avec l’inflation. Alors il aura tout le loisir de le modifier à la hausse selon ses nouvelles possibilités financières.

Il est possible qu’un client bien nanti et muni d’une Vie entière ne puisse plus payer sa prime. Si le contrat est récent, il tombera vite en déchéance alors qu’une Vie universelle qui serait sans doute maximisée lui permettra plus longtemps de traverser une mauvaise période.

Je ne parle donc jamais d’une Vie universelle comme d’un placement. Si une somme raisonnable est disponible dans la réserve de son contrat après quelques années, le client peut transférer une partie dans un compte indiciel, pourvu que ce soit à long terme et que son coût de protection garanti soit toujours pris dans le compte minimum garanti.

C’est un point de vue parmi d’autres : la flexibilité n’a pas de prix, pour le client bien nanti comme pour le modeste. Ce n’est surtout pas à moi de déterminer si un client sera fortuné ou non toute sa vie et l’inverse est tout aussi vrai.»