4 tendances que les banques devront surveiller

Par La rédaction | 14 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le milieu bancaire canadien vit présentement une grande période de transformation provoquée par les changements de réglementation, l’évolution des besoins des clients et des investisseurs et l’implantation de nouvelles technologies.

Les institutions financières ont donc besoin de nouvelles stratégies si elles désirent poursuivre leur croissance, comme l’indique le rapport Evolving demands shaping the landscape, publié dans le plus récent bulletin Canadian banking insights de Ernst & Young (EY).

Celui-ci identifie quatre tendances sur lesquelles les banques devront garder un œil :

1- L’évolution du rôle des succursales et du personnel

Dans un contexte où la clientèle utilise de plus en plus les guichets et les accès virtuels et numériques pour effectuer des opérations de routine, l’espace bancaire est appelé à devenir un lieu d’interaction privilégiant les rencontres de personne à personne, le service conseil, la vente de produits financiers complexes et le règlement de problèmes.

Cette révision du modèle d’affaires touche également les employés, qui devront faire preuve d’une plus grande flexibilité afin d’assurer une couverture optimale pour les différentes succursales. Par exemple, en vertu de nouvelles technologies, plusieurs banques canadiennes ont rejoint leurs homologues internationales en introduisant le rôle du banquier universel au sein de leurs succursales, soit un professionnel à même de gérer à la fois les ventes et les services.

2- La prévention des fraudes au moyen des mégadonnées

Selon le rapport, le recours aux mégadonnées peut s’avérer un puissant outil de détection et d’enquête sur les fraudes. Pour l’heure, selon EY, trop peu d’entreprises en feraient bon usage.

Son récent sondage Big risks require big data thinking: global forensic data analytics survey 2014 révèle que 42 % des entreprises dont le revenu se situe entre 100 M$ US et 1 G$ US analysent annuellement moins de 10 000 dossiers et que 71 % des compagnies dont le revenu dépasse 1 G$ en examinent moins d’un million par année. Seulement 47 % des administrations bancaires sondées ont déclaré prendre en considération les chiffres et les messages lors d’enquêtes relatives à des fraudes.

L’étude conclut qu’il s’agit là d’une opportunité ratée puisque l’analyse du plus grand nombre de comptes possible permet une meilleure détection des irrégularités ou des systèmes frauduleux. Au nombre des avantages de l’utilisation des mégadonnées, le document cite :

  • La possibilité d’optimiser l’évaluation des risques
  • La possibilité de détecter une conduite suspecte
  • L’amélioration du processus décisionnel en matière de fraude résultant de meilleures données comparatives
  • Une meilleure préparation des audits ou du travail d’enquête
  • La détection plus rapide de mauvaises conduites

3- Le changement des attentes en matière d’auditeurs externes

Depuis la crise financière de 2008, les régulateurs internationaux se sont penchés sur les causes de l’effondrement du marché boursier, de la faillite de grandes institutions et sur les plans de sauvetage des banques. Les faiblesses de la gestion de risque et de la gouvernance financière ayant été soulignées, les auditeurs ont profité de l’occasion pour contribuer à l’assainissement du système en proposant des optimisations de la qualité des audits des institutions financières et de l’indépendance des auditeurs.

Plusieurs pays ont introduit des mesures telles que l’appel d’offres pour auditeurs, l’alternance des auditeurs et la restriction des services de non-audit offerts par les réviseurs externes.

Le document recommande d’évaluer la performance globale de la firme d’audit externe au moins à tous les cinq ans. Les résultats d’une analyse en cinq points devraient alors servir de références déterminantes dans le fait de recommander ou non l’auditeur en question au comité de direction.

4- L’instauration de la loi FATCA

Adoptée par le gouvernement fédéral le 20 juin dernier, la Loi sur l’impôt et le revenu respecte maintenant la loi FATCA américaine. Selon l’étude, les impacts de cette nouvelle réglementation se feront sentir au cours des prochains mois, alors que le tri entre les comptes devant être rapportés ou non s’effectuera sur la base de cinq critères : solde ou valeur du compte, informations concernant le titulaire, dividendes, intérêts, autres revenus ou produits bruts provenant de la vente de propriétés associés au compte.

Le fait que certaines petites banques locales (moins de 175 M$ d’actifs) et coopératives de crédit (moins de 500 M$) soient exemptées de la loi FATCA pourrait aussi changer la donne.

Ce texte a d’abord été publié sur Advisor.ca. Traduction et adaptation par Yves Rivard.

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