Accompagner un client qui a perdu son emploi

Par La rédaction | 22 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Récession ou non, les vagues de licenciements font désormais partie du paysage économique. En 2011, la canadienne Research In Motion annonçait par exemple un plan de réduction de 2000 employés. Cela fait beaucoup de gens, qualifiés et prospère financièrement, qui se retrouvent sans emploi. En tant que conseiller, comment agir avec un client qui vient de perdre son emploi?

Pour un conseiller, une telle situation demande de passer en revue la situation financière du client, son portefeuille, ses assurances, ses régimes de retraite et peut-être même… son état d’esprit.

Évaluer la situation financière d’un client qui vient de perdre son emploi commence par estimer les revenus dont il a besoin à court et moyen terme. C’est ce que souligne Douglas Nelson, un conseiller ayant un vingtaine d’années d’expérience, chez Nelson Financial Consultants. Ce dernier demande d’abord à ses clients de bien faire la distinction entre leurs besoins et leurs désirs, afin d’établir un nouveau budget. Il y a un peu de jugement de valeurs ici, car tout le monde n’a pas la même perception de ce qui est essentiel ou pas.

À cette étape, le conseiller passe également en revue les contributions aux différents régimes enregistrés, soit le REER, le CELI et des REEE. Plusieurs de ces contributions peuvent être remises à plus tard, quand le client aura à nouveau des revenus de travail.

« Ce que j’ai souvent constaté, c’est que le client n’a pas besoin d’autant d’argent qu’il le croyait », dit M. Nelson. Cet exercice réduit considérablement la panique chez le client, qui réalise qu’il n’a pas à remplacer tous les revenus qu’il avait. Un couple client de M. Nelson a ainsi découvert qu’il pouvait traverser cette période avec un revenu commun après impôt de 30 000 $. « Cela a entièrement changé la conversation », se rappelle le conseiller.

Découragement Après une revue de leurs besoins financiers réels, les clients vont mettre un peu de côté le découragement qui suit une perte d’emploi. « Ils entrent dans le bureau préoccupés et un peu désespérés. Une perte d’emploi fait surgir toutes sortes d’émotions. Après la discussion, ils repartent avec le sentiment d’avoir plus de contrôle sur leurs finances qu’ils ne le pensaient », affirme le conseiller d’expérience.

Stratégie REER Les contributions au REER ne doivent pas nécessairement être interrompues lorsqu’un client perd son emploi. Dans certains cas, il est même souhaitable de faire une contribution plus élevée que prévue, affirme Roy Vokes, conseiller chez WorldSource Financial Management, en Ontario. Cela implique de faire une évaluation qui tient compte de la présence ou non d’un salaire élevé, d’un bonus ou d’une compensation de départ. Lorsque des fonds sont disponibles, un versement important au REER, avant la date limite, va générer un remboursement d’impôt utile dans l’année suivant la perte d’emploi.

Parallèlement, au moment où le client tombe dans un échelon d’impôt inférieur, au cours de l’année qui suit son licenciement, un retrait du REER peut s’avérer à la fois utile et sensé d’un point de vue fiscal. Selon le conseiller, cette stratégie est positive sur les deux plans : une réduction d’impôt pour l’année à haut revenu, et un revenu supplémentaire pour l’année à faible revenu.


Ce texte est une adaptation d’un article d’Al Emid paru sur Advisor.ca. Traduction par Fabrice Tremblay.

La rédaction