Acheter de l’assurance en ligne avec un conseiller

23 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Trois jeunes conseillers lancent officiellement la plateforme de vente d’assurance vie en ligne emma.ca, avec le soutien de MICA Cabinets de services financiers.

Le nouveau service a été développé par les fondateurs d’Emma Labs, les planificateurs financiers Félix et Jacomo Deschatelets, et leur associé Marc-Antoine Gagnon. Les frères Gino-Sébastian Savard et Martin Savard, de MICA Cabinets de services financiers, sont cofondateurs.

Ils soutiennent que leur plateforme sera la première au Canada à offrir l’achat d’assurance vie entièrement en ligne en se conformant pleinement à la Loi sur la distribution des produits et services financiers (LDPSF).

« Nous avons eu plusieurs échanges avec l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui avaient déjà débuté avant même le dépôt du projet de loi 141, explique en entrevue avec Conseiller Gino-Sébastian Savard. Avec leur soutien, nous avons pu nous assurer que tout soit conforme à la LDPSF. »

ACHETER UNE ASSURANCE VIE EN UNE SEULE SÉANCE

Lorsque des clients intéressés à acheter de l’assurance en ligne se rendent sur emma.ca, ils commencent par répondre à un questionnaire visant à analyser leurs besoins financiers. Ils se font ensuite recommander un type de produit qui leur convient et peuvent procéder à l’achat. Tout au long du processus, des conseillers certifiés sont présents pour répondre à leurs questions via une messagerie instantanée (entre 9 h et 21 h). Les divers prix des assureurs sont finalement proposés aux clients, qui peuvent choisir l’option qui leur convient le mieux.

Dès qu’un type de couverture est identifié, par exemple une assurance temporaire 20 ans d’un montant de 500 000 dollars, automatiquement, un conseiller entre en contact avec le client par messagerie pour réviser le processus et s’assurer de sa convenance. Autrement dit, il est impossible pour un client d’acquérir une police sans échanger avec un conseiller certifié.

« Naturellement les clients pourrons échanger de vive voix avec un conseiller à tout moment », ajoute Gino-Sébastian Savard.

PAS BESOIN DU PL 141

Pour M. Savard, cela fait toute la différence avec ce qui est proposé dans le projet de loi 141 adopté en juin. « Il faudra attendre les règlements, mais pour l’instant, il semble qu’une firme qui veut vendre de l’assurance en ligne doit se constituer en cabinet et avoir au moins un conseiller certifié, rappelle-t-il. Mais ce cabinet pourrait avoir un conseiller certifié et 100 téléphonistes qui répondent aux questions des clients. Cela reviendrait à écarter les conseillers de pans importants du processus. »

Selon lui, Emma est la preuve que le projet de loi adopté en juin n’est pas essentiel pour atteindre l’objectif du ministre des Finances de moderniser les canaux de vente d’assurances. Il serait tout à fait possible de le faire dans les conditions actuelles, tout en respectant le rôle des conseillers certifiés et la conformité.

Il poursuit en rappelant qu’il n’a jamais été contre la vente en ligne, à condition que le rôle du conseiller certifié soit respecté et que les clients ne soient pas laissés à eux-mêmes au moment de prendre une décision aussi cruciale que l’achat d’une assurance vie. Il soutient que les partenaires d’Emma ont la même vision des services financiers que son frère et lui, c’est pourquoi ils ont sauté dans l’aventure.

PRATIQUE POUR LES CONSEILLERS

Il faut dire que la plateforme pourrait aussi résoudre certains problèmes des conseillers. En effet, certains d’entre eux comptent beaucoup de clients et éprouvent de la difficulté à trouver le temps pour faire les révisions périodiques de l’analyse des besoins financiers de leurs clients de manière aussi fréquente qu’ils le voudraient ou le devraient.

Avec Emma, le conseiller peut tout simplement envoyer un lien internet à un client, afin que celui-ci réponde en ligne à un questionnaire permettant de réviser ses besoins financiers. Puisque le lien permet d’identifier le conseiller, un cabinet comme MICA peut ensuite facilement lui verser une commission de référencement.

UNE OPPORTUNITÉ POUR LES JEUNES

Il existe un autre avantage pour l’avenir de la profession et notamment celui des conseillers indépendants. On sait qu’il est difficile pour des conseillers recrues de gagner leur vie dans les premières années. Cela en mène un certain nombre à abandonner leur carrière ou à se faire embaucher dans une institution financière plutôt que de travailler comme indépendant.

En ce moment, MICA compte 16 jeunes fraîchement diplômés travaillant sur le projet d’Emma. « Cela leur permet de gagner leur vie jusqu’au moment où ils pourront voler de leurs propres ailes, c’est bon pour la relève », indique Gino-Sébastian Savard.

CONCILIER INTERNET ET CONSEIL

De son côté, le cofondateur d’Emma, Félix Deschatelets, soutient par voie de communiqué que la plateforme vise à favoriser la relation de conseil entre le client et son conseiller. « Notre objectif est d’offrir un service humain, professionnel et accessible à tous nos clients, tout en permettant au conseiller de bien faire son travail, dit-il. C’est pour cette raison que nous croyons que l’industrie devrait se serrer les coudes et démontrer au gouvernement qu’il est possible d’innover avec la loi en place. »

Opérationnelle depuis quelques mois, Emma a commencé à faire des ventes en juillet dernier. Elle a été officiellement présentée au grand public il y a quelques jours. L’avenir dira quelle réception les clients et les conseillers lui réserveront.