Acquisitions : les secrets de Buffett

Par La rédaction | 16 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Warren Buffett attends the premiere of « Wall Street: Money Never Sleeps » at the Ziegfeld Theatre on September 20, 2010 in New York City. *** Local Caption ***

Honnêteté. Intégrité. Horizon à long terme. Voilà les principales attentes de Warren Buffett à l’égard des entreprises qu’il acquiert.

« Sa méthode d’intégration est à l’opposé de celle de Wall Street », résume le quotidien financier parisien Les Échos.

Pour en arriver à ces conclusions, des chercheurs de la prestigieuse Université Stanford en Californie, ont sondé 80 chefs de la direction de sociétés (assurance, finance, commerce, industrie manufacturière), dont les revenus annuels étaient inférieurs à 1 G $US, récemment acquises par le milliardaire à succès.

Ces hauts dirigeants ont été appelés à répondre à une série de questions sur leur façon de travailler avec leur nouveau propriétaire.

AUTONOMIE ET INDÉPENDANCE

Premier constat : les acquisitions du holding de Buffett, Berkshire Hathaway, sont bouclées rapidement. Elles sont réalisées en moyenne en 1 à 2 mois dans le cas des petites sociétés et en 6 à 9 mois pour les plus importantes.

Bien qu’il modifie la composition du conseil d’administration et la structure de rétribution des dirigeants, Warren Buffett a tendance par la suite à peu intervenir et à laisser les gestionnaires des nouvelles filiales effectuer leur travail de manière autonome.

Rompu aux vertus de l’autonomie et de l’indépendance, il invite les dirigeants à « gérer leur entreprise comme si c’était votre seul actif pour vous et votre famille, et que vous ne puissiez pas la vendre pendant au moins un siècle… », dit-il. Abhorrant les réunions, il n’entre en contact avec eux qu’une fois par mois ou par trimestre, en général de façon informelle.

« Le seul véritable changement est que maintenant je dois discuter avec Warren des opérations de rachat que je pourrai faire, mais la manière de gérer mon activité n’a pas changé », affirme l’un d’eux.

Le célèbre financier ne s’immiscera dans les affaires d’une entreprise que si celle-ci connaît une baisse importante de ses revenus ou si elle doit gérer un événement susceptible de nuire à la réputation de son empire évalué à 550 G $US.

HORIZON DE 12 ANS

Warren Buffett permet également aux patrons des nouvelles filiales de son holding de miser sur le long terme, en moyenne 12 ans, selon l’étude. Son approche tranche avec celle observée à Wall Street, carburant aux attentes de rendement – et à la pression – à court terme (1 à 3 ans).

« Le mode de fonctionnement de Berkshire Hathaway fait le pari que la clé du succès des dirigeants repose sur l’autonomie et une perspective de croissance à long terme dénuée d’interventions du siège social », concluent les chercheurs David Larcker et Brian Tayan.

La rédaction vous recommande :

La rédaction