Actions canadiennes, américaines ou mondiales : vers quoi se tourner?

Par Denis Méthot | 22 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le vice-président directeur et directeur des placements des actions mondiales de Sentry, Dennis Mitchell. Photo : Denis Méthot

Après la correction boursière des dernières semaines, la table semble mise pour une reprise, si l’on se fie au rebond qu’a connu le marché depuis quelques jours. Mais vers quoi se tourner : les actions canadiennes, américaines ou mondiales? Les experts de la Tournée Sentry 2014, qui s’est arrêtée à Québec lundi, ont exposé les pour et les contre de chacune d’entre elles. Aux conseillers et à leurs clients de faire leur choix.

L’Europe malgré tout

En dépit des difficultés qu’a connues la zone euro, plus particulièrement les cinq pays du PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne), et des menaces à la paix et à l’économie provoquées par les tensions entre l’Ukraine et la Russie, le directeur des placements des actions mondiales de Sentry, Dennis Mitchell, demeure optimiste face à l’Europe. À preuve, 42 % du Fonds de croissance et de revenu mondial Sentry est placé dans des titres européens, contre 25 % par l’indice MSCI ACWI.

« La reprise économique dans la zone euro est en dents de scie, mais on a fait un pas dans la bonne direction », note-t-il.

Il fait remarquer que les pays du PIIGS ont considérablement amélioré leur compte courant et leur budget primaire et que la Banque centrale européenne (BCE) commence à jouer un rôle plus actif dans la reprise économique européenne. Il estime qu’un retour à la moyenne du bénéfice par action (BPA) et des marges de profit combiné à une croissance modeste des multiples créent des occasions pour faire fructifier le capital à un taux de rendement plus élevé.

Quoi de neuf chez l’oncle Sam?

Mais en spécialiste des marchés mondiaux, Dennis Mitchell ne s’arrête pas à la zone euro.

« Nous n’avons pas de cible géographique, souligne-t-il. À long terme, nous recherchons des entreprises de qualité. »

Pour y arriver, il magasine sur tous les continents. Le même Fonds de croissance et de revenu mondial Sentry a 51 % de ses placements aux États-Unis. Il estime que le plafond de la dette et le financement par le gouvernement devraient ouvrir la voie à l’embauche et à l’investissement par les entreprises. Il voit dans les secteurs de l’immobilier, de l’automobile, de l’énergie et de la fabrication les moteurs de la croissance réelle du PIB américain.

Le Fonds de croissance et de revenu mondial Sentry a connu une croissance de 11 % depuis le début de l’année et celui du Fonds de revenu équilibré mondial Sentry, de 8,8 %.

Aubrey Hearn, gestionnaire principal des actions américaines à Sentry, fait preuve d’un optimisme plus prudent face au marché américain. Le PIB a une croissance modeste, mais elle est supérieure à celle du Canada. En outre, les États-Unis connaissent une baisse continue de l’endettement des ménages par rapport aux sommets historiques. Autre signe positif, les moteurs traditionnels de la croissance économique globale (la progression des achats de véhicules, de l’embauche et le secteur de l’énergie) vrombissent à nouveau.

« De belles occasions se présentent aux États-Unis », soutient M. Hearn.

Il reconnaît toutefois que les aubaines ne courent pas les rues. Aussi n’hésitera-t-il pas à payer un peu plus cher afin d’acquérir des actions de compagnies qui offrent de belles perspectives de croissance.

Quelques entreprises l’attirent particulièrement : la Wells Fargo, la U.S. Bancorp, cinquième plus grande banque américaine en matière d’actifs, de dépôts et de valeur de marché, et la JP Morgan Chase. L’expert de Sentry estime par ailleurs que les prêts aux particuliers devraient croître en raison de la remontée du marché de l’habitation et des ventes de véhicules et que de nombreuses sociétés financières devraient profiter de la hausse des taux d’intérêt à plus long terme.

Il ajoute à son tableau de chasse la United Parcel Service (UPS) parce que cette entreprise devrait bénéficier de l’essor du commerce électronique, qui représente maintenant 7 % des ventes de détail américaines et qui a progressé de 15 % par rapport à l’an dernier.

Le Canada, pas le parent pauvre

À côté du géant qui se réveille, le Canada pourrait faire figure de parent pauvre, mais ce n’est pas ainsi que Michael Simpson, gestionnaire des actions canadiennes chez Sentry, voit la chose. Il affirme que sa société a su faire les bons choix et que le marché a souri à ces compagnies.

Il fait remarquer que dans un grand nombre de secteurs, un nombre croissant d’entreprises au pays ont versé des dividendes. Treize d’entre elles provenaient du domaine de l’énergie et 15, des produits industriels. Néanmoins, il recommande la prudence aux investisseurs. Il souligne le cas de Netflix, entreprise à la mode, dont le titre a plongé en Bourse de 25 % en septembre dernier.

Le géant du hamburger McDonalds prévoit rendre entre 18 et 20 milliards de liquidités à ses actionnaires entre 2014 et 2016, mais ses résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. M. Simpson s’attend à ce que le PDG soit remplacé s’il ne parvient pas à renverser la vapeur.

M. Simpson n’est pas dérangé par la récente correction boursière. Il y voit plutôt un phénomène naturel qui sert à défaire le marché des spéculateurs. Il prévoit une croissance lente de l’économie canadienne et un dollar qui devrait se situer entre 0,89 $US et 0,94 $US.

Conseiller à la tournée Sentry :

Denis Méthot