Affaibli, le groupe État islamique lève de nouveaux impôts

Les revenus du groupe djihadiste État islamique (Daech) ont chuté d’environ 30% depuis l’an dernier, ce qui l’oblige à lever de nouveaux impôts dans les territoires qu’il contrôle, rapporte l’Agence France-Presse.

«En mars, ses recettes mensuelles ont chuté à 56 M$. Mi-2015, elles avoisinaient les 80 M$», estime Ludovico Carlino, analyste en chef chez IHS Jane’s, institut spécialisé qui publie régulièrement des rapports sur les territoires sous domination de l’EI.

Une enquête de l’organisme, fondée sur des informations provenant de médias sociaux et de sources présentes en Syrie et en Irak, montre également que la production pétrolière dans les zones sous l’emprise de Daech a diminué de 33 000 à 21 000 barils par jour dans la dernière année.

MOINS DE «CONTRIBUABLES» QU’AUPARAVANT

Les observateurs jugent que ces baisses de revenus sont en grande partie liées aux frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis et la Russie.

Environ la moitié des recettes de l’EI proviennent des impositions et de la confiscation des commerces et des biens, d’après IHS Jane’s. Le pétrole représente 43% de ce montant, le reste provenant du trafic de drogue, de la vente d’électricité et de dons.

Toujours selon l’institut, Daech aurait perdu le contrôle d’environ 22% de son territoire au cours des 15 derniers mois, n’imposant plus désormais sa loi qu’à six millions de personnes, contre neuf millions auparavant, ce qui a bien sûr fait diminuer sa «base fiscale».

PAYER EN LIQUIDE POUR ÉVITER LA TORTURE

«L’État islamique augmente actuellement les impôts sur les services de base et cherche de nouvelles manières d’obtenir de l’argent de la population», indique Ludovico Carlino.

«Ces impôts incluent des péages pour les chauffeurs de camion, une taxe pour installer ou réparer les antennes paraboliques ainsi que des « droits de sortie » pour quiconque tente de quitter une ville», précise le chercheur.

IHS Jane’s affirme que le groupe radical impose également des amendes à tous ceux qui ne répondent pas correctement à des questions portant sur le Coran, de même que la possibilité de payer en argent liquide pour éviter des châtiments corporels.

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