Attendez avant d’investir dans les obligations

28 avril 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(28-04-2006)Trois stratèges consultés par le quotidien Financial Post exhortent les investisseurs à patienter avant de prendre position dans les titres obligataires du Canada et des États-Unis.

L’un d’eux, Levente Mady, de la firme Institutional Advisors, croit que les investisseurs qui se sont fait coincer par les hausses successives de taux d’intérêt des deux côtés de la frontière vont finir par lancer l’éponge. En effet, explique-t-il, les prix des obligations ont chuté au cours des trois derniers mois, ce qui pourrait en décourager plus d’un. On assisterait alors à une vente de débarras qui donnerait l’occasion de conclure de bonnes affaires. La liquidation n’est pas encore commencée, alors attendons, dit-il.

D’un point de vue technique, fait remarquer Larry Berman, de Marchés mondiaux CIBC, un grand nombre d’obligations émises par les pays du G7 ont brisé d’importants supports récemment. Cela ne présage rien de bon pour les deux ou trois prochains trimestres. Qui plus est, la descente pourrait s’accélérer si la Banque du Canada continue de resserrer les taux, ce qui se produira sûrement si l’on se fie aux commentaires qu’elle a formulés hier dans son Rapport sur la politique monétaire.

Pour sa part, Jeffrey Saut, de la firme Raymond James, recommande à ses clients de sous-pondérer les obligations dans leurs portefeuilles. Il croit que la Réserve fédérale américaine n’aura d’autre choix que de hausser ses taux directeurs afin de juguler l’inflation qui prend de la force au pays de l’oncle Sam.

Selon ses calculs, l’inflation serait d’environ 6 %, en tenant compte des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Il estime que la Fed pourrait marquer une pause dans le resserrement des taux, histoire de donner un peu de répit aux consommateurs. Mais cela ne durera pas.

Les trois experts comprennent les motivations des investisseurs désireux de faire le plein d’obligations. Aux États-Unis, le rendement d’une obligation de 10 ans est de 5,1 %, son plus haut niveau en près de quatre ans. Au Canada, un titre de 10 ans rapporte actuellement 4,5 %, contre 3,9 % en janvier.

Ces rendements se comparent avantageusement à ce que peuvent produire les actions et les fiducies de revenu, et il serait tentant d’en acheter.

Mais tant que les économies canadiennes et américaines continueront sur leur lancée, investir dans les titres de dettes présentera un risque accru.