Attention aux actions américaines, dit Clément Gignac

12 février 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Malgré le recul des Bourses américaines, le marché n’est peut-être pas aussi attrayant qu’il paraît à première vue, prévient Clément Gignac. C’est que les analystes demeurent très optimistes quant à leurs estimations de la rentabilité des entreprises américaines.

Selon l’économiste en chef et stratège à la Financière Banque Nationale, le consensus autour des prévisions de bénéfices en 2008 se situe encore à des «altitudes vertigineuses avec une croissance prévue de 17 % aux États-Unis». Or, l’histoire enseigne que les analystes ont tendance à être de bons prévisionnistes quand la croissance des bénéfices est forte, comme entre 2004 et le début de 2007. Mais pendant les périodes de récession, ils enjolivent les bénéfices. «Pendant les deux récessions de 1990-1991 et 2001, ils avaient surestimé les bénéfices prévisionnels de 30 % à 35 %», note Clément Gignac.

De plus, les profits dépassent déjà les tendances historiques. Les marges bénéficiaires américaines sont actuellement les plus élevées en 40 ans. Et quand survient un ralentissement économique, ces marges ont toujours rétréci.

Clément Gignac croit que les profits diminueront à mesure que l’économie américaine marquera le pas en 2008. Si ce scénario se concrétise, beaucoup d’entreprises seront forcées de «prévenir le marché qu’elles ne pourront pas atteindre les niveaux élevés de bénéfice prévus au consensus». On sait que les investisseurs peuvent réagir brutalement à de tels avertissements. La prudence est donc de mise.

L’expert conclut son commentaire sur une note positive. En effet, dit-il, le repli pourrait être moins élevé que pendant les cycles précédents «en raison des effets de la mondialisation». Il explique que le pourcentage de revenu des sociétés cotées aux États-Unis généré à l’étranger a nettement augmenté des dernières années, «ce qui devrait atténuer les effets d’une récession américaine sur les profits».

Pour lire le commentaire de Clément Gignac, cliquez ici