Autre détérioration de la productivité canadienne

11 septembre 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le nombre d’heures travaillées dans les entreprises canadiennes a beau augmenter, la productivité continue de fléchir, rapporte Statistique Canada dans ses données du 2e trimestre.

En chiffres: les heures travaillées ont été de 0,1% supérieurs à celles du trimestre précédent, alors que la productivité a fléchi de 0,2%, après avoir reculé de 0,6% lors de chacun des deux trimestres précédents. «Il s’agit de la plus longue série de baisses trimestrielles successives observées depuis 1990», précise l’agence fédérale.

Qui plus est, alors que le rendement des travailleurs ralentissait, leurs salaires augmentaient, engendrant une importante poussée du coût unitaire de la main-d’œuvre (+1,2%). Aux États-Unis, il prenait la direction inverse en diminuant de 0,1%.

Ces données préoccupent les économistes du Mouvement Desjardins. «La compétitivité des entreprises canadiennes a donc une fois de plus perdu du terrain. Les développements des derniers mois illustrent d’ailleurs à quel point les entreprises canadiennes ne doivent pas compter sur une éventuelle dépréciation du huard pour accroître leur compétitivité», écrit Benoit P. Durocher, économiste senior chez Desjardins.

Avec le ralentissement de la croissance économique, les spécialistes de Desjardins estiment qu’un nombre croissant d’entreprises n’auront d’autre choix que de procéder «à un réalignement de leurs besoins de main-d’œuvre». En deux mots: les pertes d’emplois pourraient se poursuivre au cours des prochains mois. Toutefois, la rareté de certains types de travailleurs ainsi que les coûts associés à l’embauche et à l’entraînement des nouveaux employés devraient tempérer les ajustements effectués par les entreprises.

Ce tassement de l’emploi, jumelé à une hausse attendue du taux de chômage, devraient inciter la Banque du Canada à réduire éventuellement ses taux d’intérêt directeurs, conclut Benoit P. Durocher.