Barclays renvoie son directeur général

Par La rédaction | 9 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Barclays a annoncé hier le congédiement de son directeur général, Antony Jenkins, arrivé il y a trois ans pour redorer son image après le scandale du Libor, rapporte l’Agence France-Presse.

C’est le président de la banque britannique, John McFarlane, qui assurera l’intérim jusqu’à la désignation de son remplaçant.

« J’ai réfléchi longtemps sur la question du leadership et en ai discuté avec tous les membres non exécutifs du conseil d’administration. En dépit des réalisations importantes d’Antony, il nous est apparu à tous qu’un nouvel éventail de compétences était nécessaire pour la période à venir », a expliqué Michael Rake, président adjoint, dans un communiqué publié par le groupe.

PLUS DE 4 M$ D’INDEMNITÉ DE DÉPART

Âgé de 54 ans, Antony Jenkins avait entrepris sa carrière chez Barclays, l’un des quatre géants bancaires de Londres (avec HSBC, Lloyds et Royal Bank of Scotland), il y a plus de 30 ans.

Lorsqu’il avait été nommé à la tête de l’institution financière durant l’été 2012, celle-ci était empêtrée dans le scandale de manipulation du taux interbancaire Libor, ce qui l’avait obligée à payer une amende de 290 millions de livres (566 millions de dollars canadiens) aux régulateurs britanniques et américains.

Le directeur général congédié partira avec un chèque représentant l’équivalent d’un an de salaire, soit 1,1 million de livres (2,15 millions), 950 000 livres (1,85 million) en actions ainsi qu’une « indemnité personnelle » de 363 000 livres (709 000 dollars), en plus d’autres avantages, précise l’agence Reuters.

19 000 EMPLOIS SUPPRIMÉS EN TROIS ANS

Durant le mandat d’Antony Jenkins, le groupe a supprimé plus de 19 000 emplois, dont une partie importante dans la banque d’investissement, réduisant ainsi le poids de ce secteur au profit de la banque de détail, dont l’ex-dirigeant était issu.

« Son manque d’expérience dans la banque d’investissement pourrait être l’une des raisons [de son éviction], la banque ayant désormais besoin d’un dirigeant plus complet », a commenté pour l’AFP Keith Bowman, analyste chez Hargreaves Lansdown Stockbrokers, selon qui Barclays est désormais « à la croisée des chemins ».

Si le groupe a donné peu de détails sur les orientations qu’il compte prendre au cours des prochains mois, John McFarlane a néanmoins expliqué qu’il devrait « améliorer son chiffre d’affaires, sa maîtrise des coûts et sa performance capitalistique » tout en gérant son administration interne afin de devenir « plus affûté et plus agile ».

BANQUE D’INVESTISSEMENT c. BANQUE DE DÉTAIL

L’AFP rappelle par ailleurs que Barclays n’en a pas fini avec les « affaires ». Ainsi, en mai, elle a de nouveau écopé de plusieurs pénalités totalisant 2,4 milliards de dollars américains, infligées par les autorités britanniques et américaines pour son implication dans un scandale de manipulation sur le marché des changes.

De son côté, Reuters souligne que la nouvelle direction sera confrontée à de nombreux défis. En effet, les banques britanniques doivent s’adapter à un environnement réglementaire de plus en plus contraignant prévoyant, entre autres, la séparation des activités de banque de détail de celles de banque de financement et d’investissement, qui sont plus risquées.

« Une nouvelle approche est nécessaire. Tous ensemble, si nous aspirons à créer de la valeur pour les actionnaires, nous devons être beaucoup plus concentrés sur ce qui est intéressant, sur ce que nous faisons bien et là où nous le faisons bien », a conclu Michael Rake.

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