Bâtir un portefeuille modèle solide : 2e partie

4 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Après avoir établi, dans un premier temps, la portion prudente du « Portefeuille modèle basé sur 20 titres » (première partie en hyperlien à la fin de cet article), le journaliste spécialisé en investissements Gordon Edall, du Globe and Mail, vous propose d’équilibrer le tout en ajoutant un peu plus de risque au portefeuille.

M. Edall se sert principalement de la recherche et des analyses de CPMS (Computerized Portofolio Management Services, filiale de Morningstar), pour créer ce portefeuille balancé et possiblement plus performant qu’un simple indice boursier.

Ajouter des titres plus risqués En sélectionnant 10 titres plus risqués, on obtiendra un portefeuille dépourvu de subjectivité qui offrira essentiellement une diversification suffisante, une certaine protection en cas de baisse et de la valeur ajoutée (alpha).

La tendance (le momentum) est le mot-clé à retenir quand on choisit des titres plus agressifs (risqués). Quelles données (critères) faut-il alors observer afin de déterminer quelle action acheter ou vendre quotidiennement ? Les voici :

  • L’augmentation des estimés futurs de bénéfices
  • La tendance des bénéfices d’une année sur l’autre
  • Les bénéfices-surprises (gros profits comparés aux attentes)
  • La tendance des prix au cours des 3, 6, 9 et 12 derniers mois

À l’aide de ces critères, le modèle de CPMS établit un score qui permettra de classer les 200 plus gros titres au Canada. Précisons que la pondération accordée à la tendance (momentum) des bénéfices est légèrement plus importante que celle des prix.

Les entreprises doivent planifier faire des profits (minimum de 10 cents l’action) durant la présente année pour figurer sur la liste « achat ». Si les estimations de profits des analystes oscillent près de zéro ou tombent plus bas, il faudra se départir du titre en question.

Pour assurer une certaine diversification, pas plus de 3 titres pourront appartenir au même secteur.

Quel est le résultat ? Comme le précise Jamie Hynes, directeur de compte principal de CMPS, cette portion plus risquée du portefeuille donnera peut-être plus de résultats, mais elle sera également plus volatile et nécessitera plus de réajustements (voir le tableau).

Ainsi, de gros rendements côtoieront de moins bons, parfois certains seront même négatifs. Dans le cas de Trican Well Service, on observe un rendement négatif dans les deux chiffres au cours des trois derniers mois de détention. Comment se fait-il alors que ce titre fasse partie du portefeuille ? Son ajout est récent et il est basé sur la tendance haussière des bénéfices. Mais comme plusieurs titres de cette portion du portefeuille, il sera peut-être vendu sous peu. En fait, le taux de rotation des actifs est pour ces 10 titres d’environ 150 % contre 30 % pour la portion plus prudente du modèle (autres 10 titres), affirme M. Hynes.

10 titres risqués du modèle CMPS

Compagnie

Prix $ (3 juin)

Révision des estimations (3 derniers mois)

Momentum trimestriel des bénéfices (%)

Pacific Rubiales Energy

22,08

38,8

210,9

Magna Intl Inc., A

72,86

35,7

180,3

Brookfield Properties

15,30

63,9

366,2

Centerra Gold Inc.

12,63

25,5

142,0

Trican Well Service Ltd

12,76

48,6

88,9

Gildan Activewear

30,59

11,9

31,7

SXC Health Solutions

77,62

1,0

3,1

Semafo Inc.

7,26

-10,4

6,3

Cons.Thompson Iron Mine

8,21

51,2

-42,8

Bankers Petroleum Ltd.

7,34

-10,4

9,1

Source : CPMS (filiale de Morningstar)

Rendement combiné du portefeuille modèle Quand on fusionne les rendements du portefeuille prudent et du portefeuille risqué, on se retrouve avec un portefeuille qui performe très bien présentement, remarque Gordon Edall. Depuis le début de l’année, le « Portefeuille modèle basé sur 20 titres » affiche un rendement de 5,9 % (en date du 28 mai 2010). Ceci est une surperformance de 1,2 % du rendement total de l’indice S&P/TSX.

D’autres chiffres intéressants :

  • Au cours de la dernière année, le modèle affiche un rendement supérieur à 30 %, ce qui est presque le double de celui du TSX.
  • Le rendement annualisé depuis le 31 décembre 1985 est de 15,3 %, encore une fois de beaucoup supérieur à l’indice.