Bitcoin : les ACVM toujours plus inquiètes

Par La rédaction | 19 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les produits liés aux cryptomonnaies, en particulier les contrats à terme, « comportent des risques inhérents », rappellent les Autorités en valeurs mobilières du Canada (ACVM).

Dans un communiqué publié lundi, les ACVM mettent une nouvelle fois en garde les courtiers et les investisseurs contre le recours à ce type de produit. « Bien que ce type de contrat puisse être négocié sur une Bourse réglementée et compensé par une contrepartie centrale également réglementée, il demeure que le degré élevé de risque qui y est associé ne convient pas à tous les investisseurs », souligne l’organisme.

« Plus particulièrement, la valeur sous-jacente de ces contrats à terme repose sur des opérations réalisées sur des marchés de cryptomonnaies qui ne sont pratiquement pas réglementés. Ainsi, la volatilité des prix sur ces marchés peut entraîner des conséquences telles que des appels de marge soudains et importants sur le marché à terme », avertit Louis Morisset, président des Autorités et PDG de l’Autorité des marchés financiers.

L’UNION EUROPÉENNE VA LÉGIFÉRER

« Comme pour tout placement, l’investisseur qui souhaite participer au marché des contrats à terme sur cryptomonnaies doit bien en comprendre les risques », insistent les ACVM. Celles-ci en profitent pour rappeler aux courtiers et conseillers inscrits qu’avant de recommander à leurs clients des produits de ce type, ils doivent les contrôler.

De son côté, l’Union européenne a annoncé en fin de semaine qu’elle a l’intention de mettre un terme à l’anonymat des transactions sur les plateformes de monnaies virtuelles, y compris avec des cartes prépayées, pour tenter de limiter le risque que des groupes terroristes les utilisent comme moyen de financement. Selon Reuters, les 28 États membres se sont mis d’accord vendredi pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur ces plateformes d’échange.

Désormais, les plateformes de transaction du bitcoin, de même que les fournisseurs de « portefeuilles » détenant la cryptomonnaie pour le compte de clients, devront identifier leurs utilisateurs, indique l’agence de presse. Celle-ci précise que ces mesures doivent toutefois encore être officiellement approuvées par chacun des États membres et par les eurodéputés avant d’entrer en vigueur dans les pays de l’UE, au plus tard d’ici 18 mois. « Cet accord apportera davantage de transparence pour aider à prévenir le blanchiment d’argent et couper les sources de financement du terrorisme », a assuré Vera Jourova, Commissaire européenne à la Justice et aux Consommateurs.

VALEUR DOUBLÉE EN TROIS SEMAINES!

Cette décision de l’Union européenne est intervenue alors que le cours du bitcoin a été multiplié par 20 depuis le 1er janvier, spécialement depuis l’annonce au début du mois de décembre de son lancement sur les Bourses de Chicago (Chicago Board Options Exchange, CBOE; et Chicago Mercantile Exchange, CME, voir l’encadré). En l’espace de trois semaines, la valeur de la monnaie virtuelle a ainsi pratiquement doublé, passant de 10 900 dollars à près de 20 000 dollars lundi.

Une ascension vertigineuse qui alimente les craintes d’une nouvelle bulle financière susceptible d’éclater à tout instant, estime Le Figaro. Donnant la parole à des partisans et à des adversaires de la cryptomonnaie, le quotidien français se demande s’il ne s’agit pas là de « la plus grosse bulle financière de tous les temps ». C’est en effet ce que pensent par exemple les analystes de la firme Birinyi Associates, qui jugent que « l’ascension fulgurante du bitcoin (…) est le signe d’un emballement purement spéculatif. Malgré tout, note le journal, d’autres observateurs continuent de penser « que cette monnaie virtuelle est une révolution et qu’elle devrait poursuivre son ascension ». C’est notamment le cas de Michael Novogratz, ex-gestionnaire de fonds spéculatifs au Fortress Investment Group, qui a déclaré sur CNBC qu’il s’attendait à ce qu’elle atteigne 40 000 dollars d’ici quelques mois.

En attendant, souligne Le Figaro, la plupart des grandes banques demeurent prudentes. À commencer par JPMorgan Chase, Barclays, Morgan Stanley, Citigroup, Bank of America Merrill Lynch et la Société Générale, qui ont refusé de jouer les intermédiaires. « Ces établissements, qui s’interrogent sur la fixation des prix du bitcoin et sa manipulation possible, craignent de devoir partager des pertes potentielles avec des clients en cas de retournement », conclut le journal.

Une seconde Bourse américaine accueille le bitcoin

Le Chicago Mercantile Exchange (CME) a procédé dimanche au lancement de nouveaux contrats à terme basés sur le bitcoin, ce qui en fait le deuxième marché boursier américain à proposer de spéculer sur la monnaie virtuelle, rapporte l’Agence France-Presse.

Sous le code BTC, ces produits ont été proposés aux investisseurs une semaine après le lancement par la Bourse concurrente du Chicago Board Options Exchange (CBOE) de produits permettant de spéculer sur la montée comme sur la chute de la cryptomonnaie.

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