Bourse : le Canada traîne la patte

Par Ronald McKenzie | 20 mars 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En février, les marchés boursiers émergents et internationaux ont mené le bal de la performance, enregistrant des rendements totaux mensuels de 4,0 % et de 3,8 %, respectivement.

Le marché boursier américain aussi s’est bien comporté : l’indice S&P 500 a atteint des niveaux inédits depuis 2008 et les investisseurs ont accueilli favorablement la publication d’indicateurs économiques laissant entrevoir une croissance plus forte aux États-Unis et dans le monde, des bénéfices raisonnables pour les entreprises et des taux d’intérêt peu élevés.

Par contre, le marché boursier canadien a tiré de l’arrière par rapport à ses homologues mondiaux en février, inscrivant un rendement de 1,7 % seulement, note BMO Banque privée Harris dans son tout dernier commentaire intitulé Les craintes s’estompent et les indices boursiers remontent.

Les experts de BMO expliquent cette embellie boursière par l’amélioration des perspectives dans la zone euro et la reprise économique plus vigoureuse que prévu aux États-Unis.

« Au début de 2012, nous estimions que les deux principaux risques planant sur les marchés boursiers étaient ceux d’une défaillance imminente de la Grèce à l’égard de sa dette souveraine et des taux exagérément élevés des titres de créance souverains d’autres pays de la zone euro. Depuis, les taux des obligations d’État de l’Italie et d’autres pays de la zone ont sensiblement baissé et la Grèce a obtenu un financement supplémentaire. Compte tenu de l’amélioration des statistiques sur l’économie américaine et de la robustesse soutenue des marchés émergents, l’humeur des investisseurs a pris du mieux et les marchés boursiers ont enregistré des rendements positifs », a commenté BMO Banque privée Harris.

Si tout semble baigner, des nuages gris s’accrochent quand même dans le ciel. Ainsi, la possibilité d’un conflit dans le golfe Persique pourrait avoir de graves répercussions sur l’économie mondiale, et surtout sur le prix du pétrole, prévient l’institution financière.

Les répercussions d’un choc de l’offre de pétrole sont difficiles à prévoir, mais, en l’absence des approvisionnements en provenance d’Iran, l’offre mondiale serait réduite à un moment où la capacité excédentaire de production est faible. « Le prix du baril de brut West Texas Intermediate (actuellement d’environ 106 $US) pourrait alors s’envoler à des niveaux de 130 $US à 200 $ US, si l’on se fie aux précédents chocs pétroliers », estime BMO Banque privée Harris.

Elle espère que la situation continuera de s’améliorer dans la zone euro et que les risques posés par la crise des dettes souveraines vont s’atténuer. La croissance de l’économie américaine se poursuivra, mais à un rythme moins rapide, compte tenu de l’énorme endettement du pays. « D’ailleurs, ce problème entravera sans doute la croissance économique des pays industrialisés au cours des prochaines années », prévoit-elle.

Tout considéré, BMO Banque privée Harris croit que les actions continueront « de damer le pion aux titres à revenu fixe, inscrivant des rendements moyens à élevés à un chiffre ».

Ronald McKenzie