Bourses : réajustement à l’horizon?

Par Laurence Hallé | 9 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La seule chose sur laquelle les analystes financiers s’entendent quant à l’avenir des marchés boursiers semble être son caractère foncièrement imprévisible. Mais selon le journaliste du New York Times David Leonhardt, les investisseurs dont les revenus dépendent directement des cours de l’action devraient malgré tout jouer de prudence.

C’est que la valeur des titres a de nouveau atteint des sommets ces dernières années : la valeur d’un investissement dans le S&P 500 aurait par exemple doublé entre le début de 2009 et le début de 2013, avant de gagner 18 % supplémentaires au cours de la dernière année.

Les conditions actuelles favorisent par ailleurs une montée de la valeur des titres, la croissance de l’économie étant suffisamment faible pour maintenir les taux d’intérêt bas, ce qui a entre autres pour avantage de faire paraître le marché plus alléchant que les investissements sécuritaires dont le rendement est moindre. Les profits des entreprises demeurent également plutôt élevés, notamment parce que la croissance de la masse salariale est modeste.

Et bien qu’il soit pratiquement impossible de prédire avec certitude ce qui se passera sur les marchés, une évidence ressort de la situation actuelle, à savoir que le cours des actions est désormais élevé.

Ce qui laisse croire que pour les investisseurs dont le revenu dépend du prix des titres – les retraités, les futurs retraités et les gestionnaires de fonds de retraite, entre autres –, le rendement sera, au mieux, modeste pour les années à venir. La meilleure stratégie à adopter pour la plupart des investisseurs consisterait donc à se tourner vers des formules d’épargne de retraite à faible coût, telle la diversification des fonds indiciels, plaide David Leonhardt.

Le ratio de Shiller à un seuil élevé

Si une certaine prudence est de mise, poursuit-il, c’est que l’outil d’analyse le plus précis qui soit, le ratio de Shiller, a atteint la barre du 25, un seuil élevé qui laisse présager d’un possible réajustement des titres à la baisse.

L’indice, élaboré par l’économiste lauréat d’un prix Nobel Robert Shiller, a l’avantage d’évaluer les prix sur une période de dix ans, soit en prenant le prix courant et en le divisant par la moyenne du bénéfice ajusté au taux d’inflation de la dernière décennie. Le ratio cours/bénéfice traditionnel n’indique, lui, la valeur d’un titre que sur une année, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions à long terme.

Mais là encore, David Leonhardt souligne qu’il n’y a pas lieu de sonner l’alarme; les trois dernières décennies ont peut-être été marquées par des bulles boursières, mais cela ne signifie pas que le passé soit garant de l’avenir.

Laurence Hallé