Bye-bye compte-chèques, bonjour marge de crédit sur valeur nette

Par Yves Rivard | 26 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le temps serait-il venu de fermer son compte-chèques et de profiter de nouvelles options offrant les mêmes possibilités transactionnelles ? Garry Marr, du Financial Post, le croit et enjoint le lectorat à substituer aux frais de service bancaire une marge de crédit sur valeur nette. Le résumé de son argumentaire suit.

Premier avantage recensé : la possibilité d’émettre un chèque sur la base d’une marge de crédit ou d’effectuer des retraits au guichet automatique. Cela ne déclenche habituellement aucun intérêt puisque l’institution financière concède qu’elle réalise un profit sur les intérêts que paient le consommateur. Et si, pour l’heure, le succès de cette formule se chiffre à 2,2 millions de comptes actifs au pays, selon l’Association canadienne des conseiller hypothécaires accrédités (ACCHA), le nec plus ultra résiderait dans la formule tout-en-un.

En plus d’épargner sur les frais de service et les intérêts, ces comptes sont sécurisés par la résidence et permettent d’effectuer l’ensemble des opérations courantes à un seul endroit.

Cité dans l’article, Jonathan Haziza, directeur de produits, solutions hypothécaires à la Banque nationale, apporte ces précisions : « il est possible d’effectuer des dépôts, des retraits, des transactions Interac, et de rédiger des chèques. L’avantage principal est qu’il n’y a aucune charge pour les transactions électroniques ». Cette solution permet aussi la création de comptes secondaires dédiés à certaines opérations spécifiques moyennant des frais de 2,50 $ par mois par compte.

Toutefois, Marr souligne un des inconvénients d’une telle pratique, soit la perspective de débourser quelques centaines de dollars afin d’éliminer ces charges contre la propriété dans le cas où surviendrait un changement d’institution financière.

Selon Jason Daly, vice-président, produits et marketing chez Financière Manuvie, « le concept et l’intérêt principal derrière la formule du tout-en-un est de combiner l’épargne, l’hypothèque, le revenu et les dettes dans un même compte ».

Frais de service c. gains d’intérêts

L’article du Financial Post ne manque pas de souligner qu’un compte-chèques implique d’autres inconvénients que les frais d’opération. « Certains comptes-chèques offrent des frais de service très bas, voire aucun frais, mais cette option vient toujours accompagnée d’un engagement à garder un certain solde dans le compte, note Marr. Et cette somme minimale, souvent aussi élevée que 5 000 $, ne génère aucun intérêt ». Résultat : à 3,5 %, cette somme représente 175 $ en intérêts annuels perdus.

Laurie Campbell, directrice générale de chez Crédit Canada, qui offre des services conseils aux personnes endettées, émet des réserves sérieuses à l’encontre d’une utilisation quotidienne d’une formule tout-en-un, recommandant plutôt d’autres types de services offrant des comptes-chèques sans frais. « Allez voir du côté des banques virtuelles telles que President’s Choice ou Tangerine et consultez les options. Il n’y en a pas beaucoup, mais elles sont bonnes. Je ne connais personne qui, à ce jour, ait fait une utilisation intelligente d’une marge de crédit sur valeur nette ».

Yves Rivard