Canada : des experts envisagent une croissance économique fragile

Par Dominique Lamy | 20 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Selon le sondage annuel sur les prévisions économiques réalisé par la société Towers Watson, les économistes, analystes et gestionnaires de portefeuille consultés prévoient que le Canada accusera un retard sur les États-Unis en matière d’activité économique et de création d’emploi au cours des prochaines années.

Ces experts s’attendent à ce que la croissance mondiale s’améliore, mais demeure relativement modérée, ce qui devrait entraîner le maintien de taux d’intérêt à des niveaux faibles dans la plupart des pays pendant au moins une autre année. Ainsi, et malgré la hausse des taux d’intérêt à long terme en 2013, l’activité économique au Canada demeure tributaire d’une amélioration aux États-Unis et en Europe, et d’une vigueur économique soutenue en Chine.

À moyen terme, les répondants au sondage s’attendent à ce que la croissance du PIB au Canada demeure à près de 2 % et, à long terme, qu’il augmente à 2,4 %. Bien que la faiblesse récente du dollar canadien puisse être un soulagement pour les exportateurs, la plupart des répondants s’attendent toutefois à ce que le dollar canadien reprenne de la vigueur pour arriver presque à parité à long terme.

« Étant donné la faiblesse du dollar canadien, il y a de l’espoir que les entreprises manufacturières, et certainement celles du secteur de l’exportation, puissent contribuer à la réduction du taux de chômage au cours des prochaines années. Les annonces récentes sur les fermetures d’établissements industriels en Ontario sembleraient cependant indiquer que le cycle ne s’est pas encore inversé », souligne Gilles Lavoie, conseiller principal, Investissement, du bureau de Towers Watson à Montréal.

Les répondants au sondage s’attendent à ce que le taux de financement à un jour de la Banque du Canada passe de 1 % à 2 % en 2015 – un pourcentage inférieur de 0,50 % par rapport à la prédiction de l’an dernier. Bien qu’ils s’attendent à ce que les taux d’intérêt à court terme demeurent relativement bas au cours des prochaines années, ils prévoient que le rendement des obligations du gouvernement canadien à 10 ans passe à 3,8 % d’ici 2018.

Les experts consultés ne sont pas exagérément optimistes quant aux rendements des marchés boursiers, peu importe la période de référence. La plupart s’attendent à ce que le rendement de l’indice composé S&P / TSX soit entre 6 % et 10 % à court, moyen et long terme. La prévision la plus surprenante est celle à l’égard des actions des marchés émergents, puisque la majorité des répondants s’attendent à ce que le rendement soit en deçà de 5 % en 2014, et entre 6 % et 10 % à moyen et à plus long terme.

Dans un autre ordre d’idée, et toujours selon l’étude de Towers Watson, la corrélation grandissante entre les différents marchés boursiers, jumelée à la prévision de rendements plus faibles amènent les répondants de régimes de retraite à prestations déterminées à chercher d’autres moyens de diversifier et d’améliorer l’efficacité de leur portefeuille de placements.

À lire : Croissance économique 2014 : États-Unis 1, Canada 0

Dominique Lamy