Changements climatiques : les gouvernements devront intervenir, dit Marchés mondiaux CIBC

11 janvier 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(11-01-2007)D’ici la fin de la décennie, tous les gouvernements canadiens et américains auront adopté des règlements relatifs au dioxyde de carbone(CO2)afin de faire face aux changements climatiques.

C’est que prévoit la firme CIBC Marchés mondiaux dans son rapport Canadian Portfolio Strategy Outlook.

« Bien que l’Amérique du Nord n’ait pas trouvé bon de mettre en œuvre l’accord de Kyoto, le public s’inquiète de plus en plus au sujet des changements climatiques », peut-on lire dans le document. Cette pression populaire forcera les gouvernements à déclarer la guerre, à leurs conditions, aux émissions de gaz carbonique. « Au fil du temps, les plus importants émetteurs de CO2deviendront de plus en plus dépendants des entreprises vertes pour obtenir des crédits », croit Marchés mondiaux CIBC.

Les auteurs du rapport estiment que toutes les provinces et que tous les États d’Amérique du Nord suivront l’exemple de la Californie. Non seulement imposeront-ils des limites aux émissions de CO2, mais ils institueront des Bourses d’émissions qui permettront aux grands pollueurs d’acheter des crédits d’autres entreprises dont les rejets polluants sont inférieurs au plafond imposé.

Bien entendu, ce sera dans le secteur de l’énergie que les politiques de réduction d’émissions de gaz carbonique auront le plus de répercussions. Le Canada sera visé de plein fouet, car le secteur de l’énergie produit à lui seul 20 % des émissions de CO2. Ce pourcentage devrait augmenter de façon régulière au cours des prochaines décennies puisque la production provenant des sables bitumineux, source importante de rejets, doublera, voire triplera, pour prendre la place de la production traditionnelle de pétrole, qui génère moins d’émissions.

« Ce n’est pas les tendances des prix du pétrole que devraient avoir à l’œil les investisseurs, mais plutôt les retombées nettes pour les producteurs de pétrole dans un environnement où les émissions de carbone sont réglementées. Bien que nous sachions que les exploitants de sables bitumineux seront de grands acheteurs de crédits d’émission, nous ne savons pas ce que sera le prix d’équilibre de ces crédits sur le marché », souligne le rapport.

Aux États-Unis, où un système d’échange de crédits d’émissions de CO2 et de NOx est en place depuis une décennie, le prix des crédits sur le marché a tendance à grimper à mesure que les plafonds d’émissions diminuent.

Tandis que les marchés de l’énergie semblent se concentrer sur les répercussions qu’auront les changements climatiques sur la demande perçue, ce seront les répercussions sur l’offre qui revêtiront une plus grande importance avec le temps, ajoutent les auteurs.

« Malgré la menace grandissante d’un effondrement du prix du pétrole, les répercussions des changements climatiques sur la demande sont étonnamment faibles », constatent les experts. Le chauffage des maisons est devenu un élément marginal de la demande de brut aux États-Unis. Il est encore moins important en Europe, qui connaît également un hiver considérablement plus doux. « À long terme, les véritables répercussions devraient être plus importantes du côté de l’offre », conclut le rapport.

Pour consulter le rapport Canadian Portfolio Strategy Outlook (en anglais), cliquez ici: