Chine, Japon, Brésil, Russie : rien ne va plus!

Par La rédaction | 24 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Même si des signes encourageants émanent de l’économie américaine, d’autres grandes économies mondiales sont loin de nager dans la prospérité à l’heure actuelle. Parmi elles, la Chine, la Russie, le Brésil et le Japon.

Après plusieurs semaines de volatilité boursière extrême en Chine, la Bourse de Shanghaï a de nouveau plongé vendredi, clôturant sur une chute de plus de 4,27 %. En une semaine, la place shangaïenne s’est effondrée de 11,5 %, entraînant avec elle les bourses occidentales. Jeudi, Wall Street avait fini en baisse de 2,06 %, atteignant son plus bas niveau depuis le début de l’année.

C’est la publication de l’indice provisoire d’activité manufacturière chinois qui a provoqué ce regain de fébrilité, rapporte Le Monde. Celui-ci pourrait, selon les projections, s’établir à 47,1 en août, contre 47,8 en juillet. Si une telle éventualité était confirmée, cela représenterait le niveau le plus bas de cet indicateur depuis six ans et demi, selon les statistiques de Markit.

Malgré les nombreux assouplissements de la politique monétaire du pays, les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de l’état de santé de la puissance asiatique, dont la croissance s’est stabilisée à 7 % au deuxième trimestre. Les exportations dégringolent, le marché immobilier connaît des difficultés et la demande intérieure ralentit. Une croissance annuelle de 7 % constituerait la plus faible performance économique de la Chine depuis 25 ans.

RÉCESSION EN RUSSIE

Les difficultés de l’économie chinoise, jumelées à la dégringolade du cours des ressources naturelles et du pétrole, ont de graves conséquences pour des pays comme la Russie et le Brésil, dont la croissance économique est fortement dépendante des exportations de matière première.

À tel point que la Russie est actuellement en pleine récession. Avec une monnaie fortement dévaluée, conséquence de la chute du prix du pétrole, les Russes connaissent la première véritable chute de leur niveau de vie depuis la prise de pouvoir de Vladimir Poutine il y a 15 ans, selon le New York Times.

La chute du rouble a provoqué l’explosion des prix des produits importés, tandis que l’embargo contre les produits alimentaires américains et européens décrété par Vladimir Poutine crée un phénomène de rareté et tire les prix à la hausse.

Selon la banque centrale russe, l’inflation a réduit le pouvoir d’achat et les salaires russes de plus de 8 % au deuxième trimestre de 2015 comparativement à 2014. Sur la même période, l’économie s’est contractée de 4,6 %. Le pays est entré officiellement en récession, et le pire serait encore à venir, selon des analystes cités par le New York Times.

INFLATION GALOPANTE AU BRÉSIL

La situation n’est guère plus favorable au Brésil, où au moins un million de personnes ont manifesté dans les rues le 16 août dernier pour réclamer la démission de la présidente Dilma Rousseff.

« Le ralentissement de l’économie de son principal partenaire commercial, la Chine, l’effondrement des cours des matières premières, les coupes budgétaires et une politique monétaire restrictive plombent la croissance du Brésil », a expliqué à Boursorama Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.

Après une croissance nulle en 2014, le pays devrait subir, selon les prévisions, une récession économique de 1,5 % cette année ainsi qu’en 2016. L’inflation, elle, est au contraire très élevée (9 % au rythme actuel). Pour contenir cette poussée inflationniste, la banque centrale du pays a considérablement augmenté le niveau de son taux directeur, qui atteint désormais 14,25 %. Un taux aussi élevé a cependant pour effet de nettement freiner l’économie brésilienne.

« La situation macroéconomique du Brésil est probablement la plus préoccupante des grands pays », estime Philippe Waechter.

PIB EN RECUL AU JAPON

Le ralentissement économique chinois a également un impact sur le Japon, qui a vu ses exportations à destination de ses deux principaux partenaires commerciaux, la Chine et les États-Unis, fortement diminuer depuis le début de l’année. Conséquemment, le PIB japonais a reculé de 0,4 % au deuxième trimestre, tandis que la consommation des ménages a fléchi de 0,8 %.

Selon Evelyne Dourille-Feer, économiste interogée par Le Figaro, la hausse de la taxe à la consommation de 5 à 8 % mise en place en avril 2014 par le gouvernement japonais a sans doute été « trop brutale », pénalisant la consommation au second trimestre.

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