Clément Gignac aime la Japon

26 février 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(26-02-07)L’économiste en chef et stratège à la Financière Banque nationale estime que les investisseurs canadiens « auraient tout intérêt à demeurer présents sur le marché japonais pour maximiser leur rendement à long terme et réduire leur vulnérabilité au comportement cyclique du prix des ressources naturelles ».

L’expert en vient à cette conclusion après avoir constaté que: * L’indice de référence Nikkei est encore très loin de son sommet de 38 915 points enregistré en décembre 1989. Récemment, le Nikkei a dépassé la barre des 18000 points, son plus haut niveau depuis 2000. Plusieurs observateurs estiment que la poussée du marché nippon est sur le point de ralentir. Mais Clément Gignac fait remarquer que la reprise économique semble maintenant bien installée. « Le PIB réel a crû à un rythme annuel de 4,8 % au 4e trimestre, la plus forte croissance en trois ans. Le PIB nominal était encore plus intéressant à 5 %, un sommet de six ans. Ces niveaux de croissance laissent penser que le Japon a finalement émergé pour de bon d’une longue période de déflation. »

* L’indice boursier japonais, bien que richement évalué(18,2 fois les bénéfices prévus sur 12 mois), peut justifier ce type de ratios cours/bénéfice. Le Japon est devenu le principal partenaire commercial de la Chine, précise le spécialiste. Les grandes multinationales nipponnes devraient donc continuer de bénéficier de l’expansion rapide de la région du sud-est asiatique.

* Le rythme de croissance des bénéfices devrait se maintenir au cours de la prochaine année. Clément Gignac constate que la croissance anticipée des profits est plus forte au Japon que dans tous les autres pays du G7. Au cours des 12 prochains mois, les analystes prévoient en effet que les profits augmenteront de 14,2 %. Par ailleurs, les prévisions de profits au Japon ont été révisées à la hausse au cours des trois derniers mois. « Le seul autre pays du G7 qui a obtenu de meilleures révisions des bénéfices est l’Allemagne », dit-il.

* Par souci de diversification, les investisseurs canadiens devraient opter pour le Japon. En effet, alors que le secteur des ressources naturelles compte pour plus de 43 % de la capitalisation boursière canadienne, celui-ci ne représente que 9 % du marché boursier japonais. Du coup, le marché japonais présente beaucoup d’intérêt pour les investisseurs canadiens en raison de sa complémentarité, avec une multitude de grandes entreprises évoluant dans des secteurs desquels le Canada est relativement absent. «Pas surprenant dans ce contexte que la corrélation des rendements des bourses canadienne et nipponne soit nettement moins grande que celle observée avec la bourse américaine ou même avec les bourses des pays émergents», note-t-il.

Évidemment, il faut se méfier de la performance absolue des indices de référence des bourses étrangères. Exprimée en yen, le rendement du Nikkei au cours des cinq dernières années se chiffre à 11,7 % en moyenne par année. Or, une fois convertie en dollar canadien, cela représente 7,13 % en moyenne par année.

Qu’importe, dit Clément Gignac. Avec un Bourse canadienne qui se comporte de plus en plus comme celles des «pays émergents» et des entreprises nipponnes œuvrant dans de nombreux secteurs où le Canada est peu présent, les investisseurs canadiens devraient continuerà miser sur l’empire du Soleil levant.

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