Connaissez-vous bien votre tolérance au risque?

Par William-André Nadeau | 12 Décembre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

L’attitude change quand les marchés sont en baisse, et la majorité des décisions est dictée par l’inconscient.

Quand le marché est haussier, votre tolérance au risque est élevée. Mais lorsque le marché est en baisse, vous réalisez que votre tolérance a radicalement chuté. C’est le cas pour plusieurs investisseurs.

Le conscient pousse à la persévérance et à la patience, contrairement à l’inconscient qui dicte le contraire, quand les marchés baissent. Les plus récentes études en psychologie estiment qu’environ 90 % de ce comportement est dicté par l’inconscient. Il est important de soulever et d’analyser cette attitude, lors des baisses majeures des marchés financiers, pour minimiser le risque d’obtenir de faibles rendements.

Comme répertorié par l’étude de Dalbar (en anglais) sur l’investisseur moyen, le rendement de ce dernier est inférieur de 5 % au rendement du marché, car les investisseurs décident d’encaisser leurs pertes à chaque grande correction boursière.

Selon des neurologues, les pertes financières viennent chatouiller la même zone du cerveau que celle relative au danger mortel, et il est difficile de résister à cette réaction de défense. C’est alors que la tolérance au risque peut changer radicalement au moment où les pertes temporaires en incitent certains à « lancer la serviette », alors que d’autres investisseurs prennent part au marché et profitent d’intéressantes aubaines.

Le sentiment d’insécurité ou d’excès de confiance pousse les investisseurs à prendre certaines décisions irrationnelles. Les récentes pertes dans leurs placements réveillent en eux des souvenirs inconscients. L’appât du gain, au contraire, est dicté par l’attirance inconsciente pour les jeux, l’aventure et le goût du risque.

Selon les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky, « nous avons tendance à fonder nos prévisions à long terme sur des exemples de données à court terme ou sur des facteurs qui n’ont rien de pertinent », tel qu’expliqué dans cette chronique.


William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie aux deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.