Créez votre propre hedge fund!

Par Ronald McKenzie | 4 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La firme Quantopian, de Boston, offre sur Internet une série de formules d’algorithmes dont se servent les fonds de couverture pour élaborer leurs stratégies complexes de transaction.

Le processus est simple : vous n’avez qu’à devenir membre de Quantopian, de vous joindre à l’une des nombreuses « communautés » qui utilisent, mettent au point et testent des algorithmes. Vous téléchargez le ou les formules de votre choix, et vous voilà en affaires.

Un algorithme, rappelons-le, est une suite séquentielle de règles que l’on applique à un nombre fini de données, permettant de résoudre des classes de problèmes semblables. L’algorithme le plus simple et probablement le plus connu est celui qui permet de trouver le plus grand commun dénominateur de deux nombres.

Jusqu’ici, quelque 30 000 algorithmes ont été créés, mais seuls quelques centaines d’entre eux sont actuellement disponibles. L’un des plus populaires repère sur Google les expressions les plus employées au cours d’une période donnée pour qualifier le comportement d’un titre boursier. Selon les tenants de cette approche, il est possible de prédire le mouvement du cours de cette action en filtrant ce qui se dit à son sujet.

« Notre mission est d’attirer les plus grands talents du monde en algorithmique et en finance. Nous voulons les rassembler, leur fournir les outils appropriés et les aider à fonder une communauté », dit Quantopian.

Un journaliste de l’agence Reuters a tenté l’expérience. Avec l’aide du personnel de Quantopian, il a concocté un algorithme destiné à dénicher les actions de banques américaines censées rapporter le plus.

Pour ce faire, il a utilisé une formule « valeur » et scruté les informations sur des titres bancaires sous-évalués. Avec un montant virtuel initial de 1 million de dollars, ce journaliste a réussi à générer des gains de plus de 500 000 $ sur une période de deux ans.

« Seul un investisseur doté de nerfs d’acier aurait eu la discipline d’appliquer pendant deux ans la stratégie que j’ai utilisée. À un certain moment, mon portefeuille perdait 25 % », relate le journaliste. Mais, au bout du compte, ses actions bancaires ont repris du poil de la bête et ont complété leur parcours théorique de deux ans avec +47,3 %.

Conscient de ses limites de négociateur, le type de Reuters a choisi la sécurité plutôt que la spéculation. Au lieu de lancer son propre hedge fund, il a préféré écrire un article sur Quantopian!

Ronald McKenzie