Crise des liquidités : la Banque Royale radiera pour 855 millions de dollars d’actifs

15 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’action de la Banque Royale a progressé de 2,5 % mercredi à la Bourse de Toronto. Elle a terminé la journée à 49,82 $, en hausse de 1,20 $.

Paradoxalement, les investisseurs ont réagi positivement à une nouvelle négative. Avant l’ouverture des marchés, la Banque Royale annoncé que ses résultats du 2e trimestre comprendront une radiation d’actifs de 855 millions de dollars avant impôt.

C’est que les analystes avaient prévu pire. Par exemple, Shannon Cowherd, de Citigroup, avait anticipé une dépréciation de 1,8 milliard de dollars. Hier, Conseiller.ca a rapporté les prédictions de Jason Bilodeau, de TD Newcrest, qui s’attendait à une radiation de 1 milliard de dollars. L’annonce de la Banque Royale a donc agréablement surpris les investisseurs.

Expliquant la décision de son entreprise, Gordon Nixon, président et chef de la direction de la Royale, a déclaré: «Ces dépréciations ne nous réjouissent guère, et nous ne les prenons pas à la légère. Ceci dit, elles sont gérables et notre profil de risque demeure dans les limites de notre tolérance. Cela s’explique par notre façon disciplinée de gérer le risque, notre bilan solide et la diversité de nos activités.»

C’estla «conjoncture des marchés» qui forcera la plus grande banque au pays à biffer 855 millions de dollars. De ce montant, approximativement 715 millions de dollars se rapportent à sa division des marchés des capitaux et 140 millions de dollars, au soutien général. La Banque Royale estime qu’une portion appréciable des dépréciations est attribuable aux «pressions sur les liquidités» qui affectent ses actifs plutôt qu’à la qualité du crédit sous-jacent en tant que telle.

De la radiation de 715 millions de dollars, une part de 200 millions est liée à la participation malheureuse de la Banque Royale dans la firme MBIA Inc., un assureur de New York qui a connu des déboires avec les hypothèques à risque. Une somme de 185 millions touche les activités relatives aux titres à enchères américains et aux CPG municipaux américains. Bien que la grande majorité des titres à enchères américains soient adossés à des garanties de prêts étudiants assurées par le gouvernement, les cours du marché et les évaluations faites par la Banque Royale l’obligent à radier ce montant. Pour finir, d’autres portefeuilles de négociation ont encouru des dépréciations d’environ 175 millions de dollars attribuables principalement aux problèmes de liquidités qui affectent le marché.

Les 155 millions restants constituent des dépréciations d’actifs dans divers autres secteurs d’exploitation.

La Banque Royale précise que ces données sont fondées sur les estimations actuelles et qu’elles sont susceptibles de changer. Les chiffres définitifs seront divulgués à l’occasion de la présentation des résultats du 2e trimestre, le 29 mai prochain.