Croissance modérée de l’économie canadienne, dit Scotia

17 mai 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(17-05-2007)Les économistes de la Banque Scotia estiment que l’économie canadienne croîtra au rythme « modéré » de 2,3 % en 2007 et de 2,7 % en 2008.

La tendance à la baisse progressive de l’activité nationale qui s’était dessinée au milieu de 2006 s’est confirmée au début de 2007, dit la Scotia. Le secteur manufacturier continuera à traîner la patte, toujours confronté à la concurrence internationale et à la hausse du dollar canadien.

La Colombie-Britannique conservera sa place dans le peloton de tête en 2007 et 2008, sa croissance étant stimulée par l’activité du secteur de la construction. En Alberta, l’expansion à grande échelle du secteur des sables bitumineux continuera à stimuler la croissance à mesure que le boom de la construction gagnera les secteurs des services et autres que ceux des ressources naturelles.

En Saskatchewan, le taux de croissance avoisinera les 3 % en 2007 et en 2008. L’économie profitera notamment du solide appui du secteur minier et des retombées de l’augmentation de la production de biocarburants en Amérique du Nord. Le Manitoba demeurera en croissance soutenue jusqu’en 2008, grâce à l’injection de fonds publics dans les infrastructures, et à l’accroissement de la capacité en énergie hydroélectrique et éolienne.

Le Québec et l’Ontario devront travailler davantage pour rattraper leur retard. « Les difficultés auxquelles leurs secteurs manufacturiers sont confrontés [continueront] à peser sur la production », note la Scotia. Malgré tout, le Québec devrait profiter de la hausse des investissements dans l’hydroélectricité. Quant à l’Ontario, les secteurs clés que sont les services et la construction lui permettront de poursuivre sa progression.

Commentant les enjeux environnementaux auxquels le pays fait face, les économistes de la Scotia estiment que les initiatives destinées à atteindre les« ambitieuses cibles de conservation à long terme » auront des « répercussions considérables ». L’adaptation des provinces aux conséquences des changements climatiques, qui peuvent revêtir la forme de graves sécheresses ou d’autres événements météorologiques extrêmes, est également assortie de coûts énormes, croient-ils.

« Comme nous l’a dit Kermit la grenouille il y a des années, ce n’est pas toujours facile d’être vert », parodie la Scotia . Certes, de nombreux processus et technologies sont proposés pour atténuer l’impact sur l’environnement; mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Le chemin qui permet d’y parvenir est « souvent cahoteux ».

À mesure que la production des sables bitumineux en Alberta arrivera sur le marché de manière accélérée, elle exigera des investissements dans les nouvelles technologies en vue de limiter les émissions relativement élevées de gaz à effet de serre imputables à leur extraction. « Si bon nombre d’options ont été proposées pour faire face à l’importante demande d’électricité des principales ressources exploitées, toutes les solutions de remplacement envisagées atteignent plusieurs milliards de dollars », calcule l’institution.

Les nouvelles prescriptions en matière d’environnement ne sont pas les seuls facteurs tendant à modifier le paysage de la concurrence au pays. L’intensité de la concurrence mondiale, la montée en flèche du dollar, la hausse des prix de l’énergie, ainsi que le vieillissement de la génération du baby boom « compliquent amplement la planification des stratégies ». Mais tout n’est pas perdu. En même temps que le Canada relèvera ces défis, le programme écologique va entraîner d’importants débouchés commerciaux et de nombreuses perspectives d’emploi.