David Dodge prône une réforme du FMI

26 janvier 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(26-01-2007)Dans un discours prononcé hier à Toronto, David Dodge a indiqué que le Fonds monétaire international(FMI)doit changer afin d’être en mesure de répondre aux « menaces posées par les déséquilibres mondiaux ».

Le gouverneur de la Banque du Canada ne s’inquiète pas outre mesure de la santé de l’économie canadienne. Il prévoit que le PIB réel s’accroîtra de manière accélérée en 2007 pour s’inscrire aux environs de 2,5 % au premier semestre et de 2,75 % au semestre suivant. Il s’attend à ce que l’inflation « se stabilise à près de 2 % », étant donné que les pressions exercées par les prix des logements s’atténueront et que l’économie canadienne se maintiendra près de son plein potentiel.

Ce qui le tracasse, c’est que les déséquilibres mondiaux se résorbent de façon désordonnée. Par déséquilibres mondiaux, David Dodge entend le déficit « important et persistant de la balance courante des États-Unis », auquel font écho les excédents accumulés à ce titre en Asie et dans de nombreux pays exportateurs de pétrole.

« Ces déséquilibres des balances courantes découlent des déséquilibres de l’épargne et des investissements à l’échelle internationale », dit-il. Alors que les États-Unis ont enregistré une consommation intérieure très forte et une épargne négative ces dernières années, beaucoup d’autres économies(en particulier des pays d’Asie et des États membres de l’OPEP)ont affiché une épargne excessive et une consommation intérieure insuffisante.

Jusqu’ici, ces déséquilibres n’ont pas provoqué de perturbations sur les marchés financiers. Cette stabilité a été favorisée par les innovations apparues sur les marchés, qui ont permis la création de nouveaux mécanismes d’évaluation et de transfert des risques. Toutefois, « il est très difficile d’évaluer de tels risques », note David Dodge.

Selon lui, seul le FMI peut assurer le maintien des équilibres financiers internationaux, mais pas dans sa forme actuelle. « Le FMI doit revoir les règles qui encadrent cette fonction. Il doit être clairement énoncé que la surveillance sera focalisée sur les politiques monétaire, budgétaire, financière et de taux de change ainsi que sur la cohérence ou non-cohérence des choix exercés par un pays en la matière », soutient David Dodge. Pourquoi? Parce que non seulement ces politiques peuvent avoir une incidence sur d’autres acteurs de l’économie mondiale, mais aussi parce que les répercussions ressenties à l’échelle internationale peuvent, à leur tour, toucher les perspectives économiques du pays en question.

En outre, le FMI devrait se doter d’un plan de travail annuel en matière de surveillance. Chaque année, les États membres ainsi que le directeur et le personnel de l’institution mettraient à jour et préciseraient, en termes concrets et transparents, les objectifs et les priorités pour la période à venir.

« Si je parle de ces questions aujourd’hui, c’est que nous avons en ce moment une excellente occasion de faire avancer le dossier de la réforme du FMI. Il existe actuellement, du moins dans certains milieux, une réelle volonté de renforcer cette institution et de la rendre plus pertinente », a conclu David Dodge.