Début d’année en fanfare pour le marché immobilier québécois

Par La rédaction | 1 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Entre janvier et mars, les ventes de maisons ont bondi de 6 % par rapport à la même période l’an dernier, ce qui s’est traduit par le premier trimestre le plus actif depuis cinq ans, selon les données publiées hier par la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Une situation qui a conduit la FCIQ à « revoir fortement à la hausse » ses prévisions pour 2017 « compte tenu de la vigoureuse création d’emplois, de l’augmentation considérable du solde migratoire et de la confiance des consommateurs », précise-t-elle dans un communiqué.

La Fédération a donc bonifié son scénario de prévisions présenté au début de l’année, qui tablait sur une baisse des ventes de l’ordre de 7 %. Et elle prévoit désormais au contraire une hausse d’activité de 2 % au Québec par rapport à 2016, avec 80 000 ventes attendues, ce qui, si cela se concrétise, serait le meilleur résultat obtenu depuis 2010.

LA RÉGION DE MONTRÉAL SE DÉTACHE DU LOT

Par catégorie d’habitations, c’est surtout la copropriété qui a le vent dans les voiles depuis janvier. Ainsi, après quatre mois, les ventes sur ce segment sont en hausse de 10 %, tandis que celles de maisons unifamiliales n’ont crû que de 2 % et celles de plex ont fait du surplace.

Au chapitre des prix, les hausses sont également bien au-delà de ce qui avait été envisagé, en particulier dans la région montréalaise. Après les quatre premiers mois de 2017, l’augmentation du prix médian des maisons unifamiliales à l’échelle de la province est de 3 % (soit 242 000 dollars), portée par une poussée de 6 % dans le Grand Montréal. Et le constat est identique en ce qui a trait à l’évolution du prix des copropriétés, dont la hausse dépasse les prévisions.

Cette embellie dans la province est en grande partie attribuable à la région métropolitaine, qui se taille la part du lion des emplois créés depuis le début de 2016, souligne la FCIQ. Résultat : celle-ci anticipe que 41 500 transactions seront conclues dans ce secteur géographique, soit 4 % de plus qu’en 2016. Si cette prévision se confirme, il s’agira de la meilleure performance en matière de ventes depuis 2010.

FAIBLE INFLUENCE DES RESSERREMENTS HYPOTHÉCAIRES

La FCIQ note par ailleurs que les conditions du marché dans le segment de l’unifamiliale favorisent à nouveau depuis peu les vendeurs. Ce phénomène accélérera la croissance des prix, qui pourrait passer de 2 % l’an dernier à 6 % cette année, croit la Fédération. Le prix médian des unifamiliales devrait ainsi atteindre 312 500 dollars à l’échelle de la région montréalaise.

Enfin, du côté des copropriétés, la FCIQ prévoit que la moitié des ventes se réaliseront à un prix supérieur à 247 000 dollars cette année, soit une hausse de 3 % comparativement au prix médian enregistré en 2016.

« À la lumière de ces résultats, force est de constater que les resserrements hypothécaires instaurés l’automne dernier n’ont jusqu’ici pas pesé aussi lourd que nous l’aurions cru sur les premiers acheteurs, commente Paul Cardinal, directeur Analyse du marché à la FCIQ. Peut-être plusieurs d’entre eux se sont-ils finalement résignés à acheter une propriété dont le prix est moins élevé. En parallèle, l’augmentation de la demande provenant des acheteurs expérimentés a plus que compensé la diminution du nombre d’accédants à la propriété. C’est du moins ce que laisse voir l’activité par gamme de prix, en particulier dans le marché montréalais. »

Le nombre de prêts assurés par la SCHL a baissé

Si les nouvelles règles imposées par Ottawa l’automne dernier pour resserrer l’accès au crédit n’ont semble-t-il guère affecté les premiers acheteurs, elles ont en revanche entraîné une forte baisse du nombre d’assurances hypothécaires proposé par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, selon un rapport publié hier par la SCHL.

Ainsi, le volume total de logements assurés a diminué de 34 088 unités (-41,2 %) au premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier, tandis que dans le secteur de l’assurance hypothécaire pour les propriétaires-occupants, 5 538 logements de moins ont été assurés, soit une baisse de 22,9 %.

De son côté, le volume d’assurance de portefeuille (prêts nouveaux et de remplacement) a chuté de 32 028 unités (-87,3 %), « essentiellement du fait de l’ajustement du marché à la nouvelle tarification qui a découlé de la hausse des exigences en matière de capital », précise la SCHL.

La rédaction