Déconfiture du marché immobilier américain

23 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Aux États-Unis, les ventes de maisons existantes ont reculé de 2 % en mars, poursuivant ainsi la correction qui a débuté en 2007, indique François Généreux, économistes senior aux Études économiques Desjardins. Depuis mars 2007, les ventes ont diminué de 19,3 %.

Pourtant, ce n’est pas tant cette donnée que la hausse du nombre de maisons invendues qui inquiète l’expert de Desjardins. Tant que l’offre reste aussi élevée (probablement appuyée par la vague de saisies et l’abandon des maisons par les ménages), «on ne peut espérer une véritable stabilisation du marché de l’habitation».

Ceux qui prévoient un rebond à court terme de la demande risquent d’être déçus. En effet, le resserrement des conditions de crédit se poursuit et les mises à pied se multiplient chez nos voisins du Sud, dit François Généreux. Les prix des maisons continueront de diminuer tout au long de 2008.

Il n’est pas le seul à défendre cette thèse. L’économiste américain Robert Shiller, de l’université Yale, croit que la chute des prix sera plus importante cette fois-ci que durant la grande dépression des années 1930.

À cette époque, les prix avaient reculé de plus de 30 %. Or, depuis le pic de 2006, les prix des maisons aux États-Unis ont déjà perdu 15 %. Et rien n’indique qu’un retour à la normale est prévu.

«Il faut s’attendre à ce que la poursuite de cet ajustement amène d’autres baisses du prix des maisons ce qui minera davantage la confiance et le bilan financier des ménages américains», explique François Généreux. Les difficultés du secteur de l’habitation et de l’économie américaine sont encore loin d’être terminées. «Cette situation demande d’autres baisses des taux d’intérêt directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine», conclut le spécialiste.