Des crédits d’impôt pour inciter à investir en Bourse?

Par La rédaction | 29 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Afin d’enrayer la baisse du nombre d’entreprises québécoises cotées à la Bourse de croissance TSX, Québec Bourse recommande au gouvernement provincial d’instaurer des crédits d’impôt pour les investisseurs, les compagnies et les firmes de courtage.

Les propositions de l’association, rapportées par La Presse, visent à rendre la Bourse plus « attrayante ». Le quotidien montréalais rappelle que durant la seule année écoulée, une dizaine de sociétés québécoises, comme Jean Coutu, Lumenpulse et Tembec, ont quitté la Bourse de Toronto « ou ont fait connaître des projets en ce sens ».

Québec Bourse regroupe une centaine de membres (entreprises, investisseurs institutionnels, cabinets d’avocats, etc.) et s’est donné pour mission de « promouvoir leurs intérêts et valoriser les marchés boursiers. »

D’après le président du conseil, Pierre Boucher, 2017 a d’ailleurs été « une année historique en termes de perte de compagnies québécoises sur le TSX ». « On constate au fil des ans une décroissance du recours aux marchés publics pour financer la croissance des entreprises alors que les champions de l’économie québécoise sont des entreprises publiques, comme CGI, WSP, Bombardier, Dollarama, etc. », explique-t-il dans La Presse.

LES SOCIÉTÉS QUÉBÉCOISES DÉSERTENT LA BOURSE

« L’année 2017 vient sonner l’alarme une autre fois alors qu’un marché du financement public efficace est important pour une place financière de réputation internationale », ajoute-t-il, soulignant que les rares nouvelles émissions québécoises ne permettront pas de compenser le nombre de sociétés de la province qui désertent la Bourse. Au 31 décembre dernier, 87 entreprises québécoises étaient inscrites au TSX, comparativement à 108 quatre ans auparavant, note le quotidien.

« Il est impensable de constater que le marché boursier n’attire presque plus les entreprises. Qu’il y en ait moins, c’est une chose. Pas du tout, ce n’est pas normal. (…) Pour avoir une société et une place financière dynamiques, et pour que nos entrepreneurs aient plus d’alternatives, il faut ramener le financement public à l’avant-scène pour qu’il redevienne une option de financement », affirme également dans La Presse Louis Doyle, directeur général de Québec Bourse et ancien vice-président du TSX.

« Si on diversifie les sources de financement des entrepreneurs, ils risquent d’obtenir des financements mieux adaptés. Ça prend un marché public dynamique pour ouvrir les stratégies de sortie. Ça prend des produits d’investissement pour les investisseurs. Beaucoup de gens ont pu se bâtir un patrimoine intéressant en investissant dans des entreprises québécoises », poursuit le dirigeant.

QUATRE RECOMMANDATIONS AU GOUVERNEMENT

Arguant du fait que les sociétés québécoises cotées au TSX représentent une importante source d’activité économique et de richesse collective pour la province, Québec Bourse estime qu’une aide de l’État serait justifiée pour freiner la vague de départs enregistrée au cours des dernières années.

L’organisme a donc récemment envoyé une lettre en ce sens à Carlos Leitão et fait quatre recommandations au gouvernement, selon La Presse : diminuer le fardeau réglementaire des sociétés, notamment en réduisant le nombre d’années d’états financiers vérifiés à présenter lors d’un premier appel public à l’épargne; instaurer deux crédits d’impôt pour les entreprises; créer un crédit d’impôt de 30 % pour les investisseurs détenteurs d’actions de compagnies ayant une valeur boursière inférieure à 500 millions; enfin mettre sur pied un crédit d’impôt, également de 30 % (à concurrence de 30 000 $ sur cinq ans), pour les firmes de courtage.

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