Des guichets automatiques privés pour blanchir l’argent sale

Par La rédaction | 28 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture

Trois ans après que l’Autorité des marchés financiers (AMF) eut promis de se pencher sur le blanchiment d’argent à travers les guichets automatiques privés, elle n’a toujours pas réussi à contrôler la totalité de cette industrie, rapporte TVA Nouvelles.

En 2013, une loi censée faire le ménage dans ce secteur avait été édictée. Or, le Bureau d’enquête de TVA a constaté que « de très nombreux guichets privés ATM, dont plusieurs situés dans des bars, des dépanneurs et des restaurants, continuent d’être opérés au Québec sans afficher la vignette obligatoire de l’AMF ».

PRÉSENCE DU LOGO DE L’AMF

Cette vignette signale que les billets fournis aux clients sont « propres » et que les machines qui les distribuent « sont exploitées par des entreprises légitimes, et non par des organisations souhaitant y laver leur argent sale », précise la chaîne d’information. Autrement dit, lorsque le logo de l’AMF est absent, cela signifie que le fonctionnement du guichet échappe à tout contrôle officiel.

« Si le logo n’est pas visible, la personne qui a le guichet est en infraction avec la loi », confirme à TVA le porte-parole de l’AMF, Sylvain Théberge, qui précise que l’Autorité continuera à faire son travail d’inspection et de vérification.

Selon lui, 94 % des guichets ATM impliqués dans le processus d’accréditation, soit 3 420 machines, ont à ce jour obtenu leur permis (et devraient donc afficher le fameux logo) et il n’en resterait qu’un peu plus d’une centaine en attente de le recevoir.

JUSQU’À 25 000 $ PAR MOIS

Toutefois, souligne TVA, ces chiffres ne tiennent pas compte des guichets ATM en exploitation qui ne sont pas engagés dans le processus avec l’Autorité, qui avoue ignorer le nombre de machines que cela représente.

« Il est de la responsabilité des exploitants de nous informer de la présence des guichets », justifie Sylvain Théberge.

Si l’on en croit « une source bien informée » reprise par la chaîne d’information, les appareils privés peuvent non seulement servir à blanchir de l’argent, mais, à cinq dollars par transaction, certains rapporteraient à leurs propriétaires jusqu’à 25 000 dollars par mois.
La rédaction vous recommande :

La rédaction