Des investisseurs institutionnels plus curieux

Par La rédaction | 5 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les investisseurs institutionnels souhaitent obtenir plus d’information sur le fonctionnement, les politiques, la gouvernance et la performance des entreprises dans lesquelles ils investissent, indique un récent sondage de Morrow Sodali.

Morrow Sodali sondait les investisseurs institutionnels pour une troisième année consécutive. La firme a interrogé des dirigeants de 49 géants de l’investissement, comptant 31 000 milliards de dollars américains en actif sous gestion (38 445 G$ CA).

L’investissement actif compte pour 58 % de ces éléments d’actifs, contre 42 % pour l’investissement passif. Des 49 organisations sondées, six sur dix font 70 % de gestion active et 30 % de gestion passive, deux sur dix font 80 % de gestion active et 20 % de gestion passive et deux sur dix ne font que de la gestion active.

Le sondage permet de faire plusieurs constats intéressants au sujet des ces investisseurs, lesquels ont tous signé la charte PRI (principes pour l’investissement responsable).

DIVERSITÉ

Si la diversité est importante pour les investisseurs, c’est d’abord la diversité de profils professionnels et d’habileté qui les intéresse.

En effet, plus de sept sur dix soutiennent que les compétences sont le plus important critère de diversité. L’expérience est le deuxième critère le plus important (17 %), ce qui laisse le genre (7 %), l’origine géographique (2 %) et l’âge (2 %) loin derrière. L’origine ethnique, elle, n’est citée par aucun des répondants comme étant le critère le plus important.

DES SALAIRES SOUS LA LOUPE

Les salaires très élevés chez les dirigeants et administrateurs de sociétés sont scrutés de près par les grands investisseurs, surtout lorsqu’ils semblent injustifiés. Pas moins de 88 % d’entre eux regardent cet enjeu. Ils souhaitent voir une relation plus étroite entre le salaire et la performance, une augmentation de 23 point de pourcentage par rapport à l’an dernier.

Plus de six sur dix croient que le dévoilement du ratio de salaire du PDG gagnera énormément d’attention et deviendra une statistique fort utile. La rigueur des régimes incitatifs sera aussi examinée par 46 des répondants.

DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES PLUS CRITIQUES

Les investisseurs seront par ailleurs nombreux à s’allier lors des assemblées générales des actionnaires pour faire avancer certains dossiers. Les deux tiers des répondants sont d’avis que la collaboration entre actionnaires et l’engagement collectif lors de ces rencontres est un puissant outil de changement.

La répartition du capital est une inquiétude pour plus de la moitié de ces investisseurs (54 %). Le rôle du conseil d’administration dans les décisions concernant les répartitions de capital, notamment, passera sous le microscope.

DES INVESTISSEMENTS RESPONSABLES

Pas moins de 93 % des répondants confirment que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont entièrement intégrés (49 %) dans leurs choix d’investissement et de divestissement ou en voie de l’être (44 %) dans toutes les catégories d’actif. Les répondants souhaitent d’ailleurs obtenir plus d’information sur les risques et les occasions liées aux critères ESG.

Il est intéressant de jeter un œil à ce qui intéresse le plus les investisseurs du côté des ESG en 2018.

  • L’expérience et les compétences des administrateurs (59 %);
  • La divulgation des risques climatiques (54 %);
  • La gestion du risque et les occasions des ESG (41 %);
  • La cybersécurité (34 %);
  • Les programmes de rémunération (29 %);
  • La diversité du conseil d’administration (27 %);
  • La planification de la succession du PDG et des membres du conseil d’administration (27 %);
  • Le capital humain (24 %).

UNE RELATION PLUS PERSONNALISÉE

Pour Morrow Sodali, ce sondage démontre que les grands investisseurs ne souhaitent plus se restreindre aux obligations de divulgation imposées par la conformité ni aux politiques de vote « taille unique ».

Ils recherchent des informations spécifiques qui les aideront à comprendre les bases de l’entreprise et ses objectifs stratégiques, la valeur que génère le conseil d’administration et les liens entre les politiques et décisions du conseil, l’efficacité de la direction et les performances économiques à long terme des entreprises.

Une bonne nouvelle pour les entreprises prêtes à divulguer ces informations, puisqu’elles pourront alors établir des relations plus étroites avec les investisseurs basées sur les données de leur propre entreprise plutôt que sur des standards externes.

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