Des produits pour bonifier les revenus de retraite

Par Ronald McKenzie | 18 juillet 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Même lorsqu’ils sont à la retraite, les épargnants doivent faire face à des défis financiers. Pour la majorité d’entre eux, qui ne reçoivent pas de prestations en provenance d’un régime à prestations déterminées, le risque le plus important est d’épuiser leur capital de leur vivant, dit Michael Callahan, planificateur financier et chroniqueur à notre site jumeau Advisor.ca.

Au début du 20e siècle, à peine 38 % des Canadiens et 44 % des Canadiennes franchissaient le cap des 65 ans. Aujourd’hui, l’espérance de vie dépasse les 80 ans, et un nombre croissant de personnes vivent passé 90 ans.

Cette longévité peut poser d’épineux problèmes si l’on a pris sa retraite à 62 ans, suivant la moyenne canadienne. En effet, on peut se retrouver à devoir financer une trentaine d’années en ne comptant que sur les programmes gouvernementaux et son épargne personnelle.

Les retraités touchent des revenus que fournissent trois sources principales :

1. Les régimes publics La rente de retraite du Régime des rentes du Québec (RRQ) et la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) du fédéral constituent la base des revenus de retraite de la très grande majorité des travailleurs québécois. Mais ce n’est pas le Pérou. En effet, le montant maximalde la rente de retraite du RRQ est actuellement (en 2013) de 1 437,75 $ par mois, pour les Québécois âgés de plus de 70 ans. Quant à la PSV, elle se chiffrait à 544,98 $ par mois en décembre 2012. Autrement dit, un retraité de plus de 70 ans qui vit uniquement des régimes publics devra se contenter d’un revenu annuel de 23 792,76 $ , et ce, à condition qu’il ait droit à la rente maximale de retraite du RRQ.

2. Les régimes de retraite d’employeur « Les chanceux qui ont pu participer à un fonds de pension au travail y trouveront la base de leurs revenus de retraite », note Michael Callahan. En effet, seule une minorité de travailleurs canadiens (37 %) ont accès à une pension payée par leur ex-employeur. Ici aussi, ce n’est pas un gage d’enrichissement : la pension moyenne au Canada se situe à 25 000 $ par année. C’est peu, mais c’est nettement mieux que rien.

3. L’épargne personnelle Pour la majorité des Canadiens, le succès de leur retraite reposera en grande partie sur l’argent qu’ils auront réussi à mettre de côté et sur les moyens mis en œuvre pour le protéger contre les dérapages des marchés. Les REER et les FERR sont les principaux instruments d’épargne-retraite. Toutefois, à peine quatre millions de Canadiens auraient un REER.

Un contrat de rente jumelé à un fonds de placement Bien au fait de cette situation, les compagnies d’assurance ont conçu des produits novateurs pour venir en aide à leurs clients. En 2006 est apparu le programme RevenuPlus, de la Financière Manuvie, qui a connu un succès instantané. Les concurrents de Manuvie se sont empressés de concocter des produits similaires, qu’on peut appeler contrats de placement à retraits minimums garantis (CPRMG). Outre Manuvie, Sun Life, Desjardins et L’Industrielle-Alliance offrent de tels contrats qui doivent être vendus par des conseillers en sécurité financière, précise le chroniqueur.

Les CPRMG permettent à leurs souscripteurs d’écarter plusieurs dangers d’un seul coup : risque de longévité, risque d’inflation et risque lié à la séquence d’investissement. En gros, les CPRMG combinent un contrat de rente avec un fonds de placement. Des garanties semblables à celles qu’on trouve avec les fonds distincts accompagnent les CPRMG, notamment en ce qui concerne le décès des souscripteurs.

Le fonctionnement de ces produits est assez simple. Les clients cèdent leur capital-retraite à un assureur qui, en échange, s’engage à leur verser des prestations minimales garanties (qui peuvent être viagères). Par exemple, pour un capital de 400 000 $, on peut fixer le taux de retrait annuel à 5 %, de sorte que le CPRMG générera des revenus annuels de 20 000 $, et ce, peu importe comment se sont comportés les marchés financiers.

Contrairement aux rentes viagères classiques, les CPRMG permettent aux souscripteurs de participer à la croissance des marchés et de cristalliser leurs profits. Voilà une caractéristique intéressante, note Michael Callahan. En plus de voir leur capital augmenter, les souscripteurs bénéficient d’un mécanisme de cristallisation des gains qui a pour effet de fixer un cran plus haut la valeur du capital investi. Si un client place 400 000 $ dans un CPRMG, par exemple, et que cet argent vaut 425 000 $ au moment de la cristallisation, eh bien, ses retraits de 5 % seront établis sur la base de capital apprécié. Au lieu de recevoir 20 000 $ par année, c’est 21 250 $ qu’il touchera, et ce montant est garanti.

À l’inverse, si les marchés ont mal performé et que le capital s’est affaissé, ce client ne sera pas pénalisé, car c’est l’assureur qui supporte le risque. Si par malchance le capital de ce client recule à 375 000 $ à la suite d’une mauvaise conjoncture, il continuera de recevoir ses 20 000 $ par année.

Autre caractéristique qui vaut le détour : la possibilité pour les souscripteurs de toucher un boni, 5 % par année typiquement. Pour y avoir droit, toutefois, ils ne doivent pas effectuer de retraits du CPRMG. Les personnes qui achètent un CPRMG alors qu’elles sont encore sur le marché du travail peuvent tirer profit de ce boni, dit Michael Callahan.

Les CPRMG sont-ils des produits idéaux? Loin de là, tranche l’expert. Cependant, ils offrent une solution de rechange qui peut être avantageuse aux retraités qui ont l’habitude d’utiliser des CPG comme source de revenus. En effet, ces placements garantis ne permettent pas à leurs détenteurs de profiter de la croissance des marchés. Les CPRMG ouvrent la porte à cette possibilité, tout en procurant des revenus garantis à long terme.

Ronald McKenzie