Des rendements plus faibles à prévoir

Par La rédaction | 8 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les épargnants et les caisses de retraite devront faire face à des rendements inférieurs, affirme une étude publiée hier par l’Institut C.D. Howe.

Intitulée Un pour cent? Vraiment? Ce que la théorie économique moderne laisse présager quant au rendement futur des investissements, cette analyse anticipe par exemple un « rendement réel » sur les obligations d’épargne et les capitaux propres « d’environ 1 % à long terme ».

« La théorie de la croissance économique sous-entend que le niveau du taux de rendement sans risque réel devrait être supérieur au taux moyen de croissance de la production par tête sur une période de plusieurs décennies. (…) Autrement dit, elle établit un seuil à long terme pour les rendements des investissements sans risque », affirme le rapport.

POPULATION VIEILLISSANTE

Dans le contexte canadien, indique-t-il, « l’influence d’une population vieillissante devrait faire baisser le taux de croissance du revenu réel par tête à un rythme annuel moyen se situant entre 0,75 % et 1,35 % au cours des 20 prochaines années ».

Or, précise l’Institut C.D. Howe, « si le seuil est la limite inférieure de cette plage, cela sous-entend que les rendements réels sur les investissements sans risque ne seraient que d’environ 1 % ».

Selon Craig Alexander, l’un des auteurs de l’étude, « les taux d’intérêt sans risque à long terme devraient être supérieurs au taux de croissance par tête ». Pour cette raison, le taux sans risque au pays « se situerait entre 1 % et 2 %, et les changements structurels dans l’économie favoriseraient la partie inférieure de cette plage ».

OBJECTIF 2 %

Si la Banque du Canada maintient son objectif d’inflation à 2 %, poursuit le chercheur, « le niveau nominal de son taux de financement à un jour et le rendement des bons du Trésor à trois mois devraient rendre 3 % ».

L’économiste relève par ailleurs que, dans la période actuelle de faibles taux d’intérêt, « les gestionnaires de caisses de retraite seraient ravis d’obtenir un tel rendement sur des actifs liquides et souverains de qualité ».

En revanche, souligne-t-il, « l’horizon des investisseurs à long terme [dont ces caisses de retraite] s’établit sur plusieurs décennies, et l’analyse nous dit qu’ils doivent se préparer pour des rendements plus faibles que par le passé ».

STAGNATION DE L’ÉCONOMIE

Le cœur de la question, d’après Craig Alexander, est de savoir si la « stagnation » que connaît aujourd’hui l’économie canadienne persistera au cours des futures décennies. « Dans un tel cas, met-il en garde, la croissance économique pourrait être plus faible que généralement anticipée, ce qui impliquerait un taux sans risque encore plus faible à long terme. »

« Si la théorie économique est validée, il y aura un point où le taux sans risque réel dépassera de nouveau le rythme de la croissance réelle de la production par tête », conclut le rapport.

L’Institut C.D. Howe est un organisme de recherche indépendant à but non lucratif, dont la mission est d’« élever le niveau de vie en favorisant l’adoption de politiques publiques saines sur le plan économique ».

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