Devenir conseiller, pour quoi faire?

Par Alizée Calza | 11 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
5 minutes de lecture

Alors que la relève devient difficile à trouver dans l’industrie du conseil financier, Conseiller a demandé à trois professionnels d’expliquer comment ils en sont arrivés à exercer ce métier. Véritables passionnés de la profession, ils nous dévoilent leurs parcours inspirants.

Entre aléas de la vie et véritable destinée, l’aboutissement reste le même. Les trois conseillers ne regrettent pas leurs choix.

« Je n’imaginais pas travailler dans le secteur bancaire et c’est à travers une succession d’événements que j’en suis venu à vouloir faire ce métier », raconte Boyan Ivanov.

Après avoir fait du référencement hypothécaire pour financer ses études, Boyan Ivanov est devenu conseiller en placement pour la Banque CIBC, puis directeur régional des ventes pour les services d’investissement direct de BMO.

Amené à côtoyer des planificateurs financiers dans le cadre des séminaires qu’il donnait, Boyan Ivanov a été attiré par la proximité et la profondeur des relations que ces professionnels établissent avec leurs clients. « Quand je me suis marié, j’ai décidé de chercher un travail un peu moins mobile et dans mes cordes. C’est là que j’ai fait la transition comme Pl. Fin. », conclut-il.

Pour Francis Vinet, conseiller en placement au Groupe Vinet, Financière Banque Nationale, la carrière de conseiller semblait tracée d’avance. « Quand j’étais jeune, j’ai été initié aux marchés boursiers relativement tôt. J’aimais acheter des titres de compagnies et en devenir actionnaire. C’est devenu une passion, puis mon métier », explique-t-il.

Gaétan Veillette, fellow administrateur agréé et planificateur financier, lui, a fait son entrée dans l’industrie en août 1990 chez Groupe Investors. « En début de carrière, j’admirais les conseillers d’expérience pour leurs connaissances et leur expertise en planification des finances des particuliers et de leur famille », se souvient-il.

Ces vétérans traitaient des cas qui lui paraissaient alors compliqués. Son ambition était de suivre leurs traces pour devenir un jour un spécialiste comme eux et pouvoir s’adresser à divers types de clientèle.

Le monde de l’investissement le fascinait également, notamment les marchés boursiers. « Le placement m’apparaissait un univers secret qui me donnait le goût d’essayer, de me lancer dans l’aventure. »

UN MÉTIER TOURNÉ VERS LES GENS

Devenir conseiller, c’est aussi vouloir aider les épargnants avec leurs finances et leur vie en général, et nos trois conseillers sont bien conscients de cela.

Pour Boyan Ivanov, la profession de Pl. Fin. possède une grande valeur ajoutée, car elle permet de faire progresser de façon importante les connaissances financières des clients.

« Lorsque j’étais dans le monde du courtage, avec mes séminaires, j’amenais les gens d’un niveau élevé de connaissances à un niveau encore un peu plus sophistiqué. Ce que j’adore vraiment au bureau comme planificateur financier, c’est que je vois mes clients progresser énormément dans leur compréhension des choses. »

S’il déplore la lourdeur administrative et le retard technologique du système bancaire « où le télécopieur est encore dominant », Boyan Ivanov affirme qu’être planificateur financier lui apporte un grand sentiment de réussite personnelle. Il avoue avoir une clientèle plus restreinte que d’autres planificateurs, mais estime son taux de succès satisfaisant.

« Mon profil à moi est très humain. J’ai peut-être moins de clients, mais je plonge plus profondément dans ma relation avec eux », déclare-t-il.

DANS LEURS POCHES

Francis Vinet aime ce lien avec les clients. Il aime faire de l’argent pour eux, qu’on lui demande des conseils et trouve stimulant de les accompagner dans toutes les étapes de leur vie. « Les gens m’appellent pour me poser des questions, mais ce n’est pas seulement des conseils financiers, des fois, ça déborde. Ce n’est plus seulement gérer des sous. »

Le métier de conseiller le surprend sans cesse, surtout la confiance que les gens placent en lui. Si établir ce lien de confiance est difficile, il trouve cela très gratifiant. Ainsi, il n’aime pas utiliser des produits gérés à 100 % pour le portefeuille de ses clients. Il aime créer des portefeuilles qui correspondent à leur profil et fait donc sa propre répartition d’actif pour 95 % d’entre eux.

« Je préfère cela parce que je vais écouter leurs besoins, regarder leur profil de risque et créer des solutions adaptées. Chaque client est unique », explique-t-il.

Quant à Gaétan Veillette, il a décidé de suivre le programme menant au titre de planificateur financier afin de développer davantage sa clientèle.

« Ce programme a été salutaire à ma carrière. Il m’a donné un levier pour desservir des clients à valeur élevée, qui nécessitent une expertise particulière. »

Et les clients, comment voient-ils leur profession? Francis Vinet avoue ne pas le savoir, mais estime que s’ils imaginent qu’elle est comme dans les films, ce n’est pas totalement faux.

« Quelqu’un qui joue au golf avec son courtier au téléphone à qui il dit quoi vendre et acheter, ça peut être vrai. Ça m’est déjà arrivé », s’amuse-t-il.

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.