Difficile fin d’année 2007 pour le marché des titres d’emprunt

2 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le marché canadien des titres d’emprunt a perdu des plumes au cours des 3e et 4e trimestres de 2007, et le fléchissement se poursuivra pendant une bonne partie de 2008, indiquent les données publiées par l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM).

La crise des PCAA qui a frappé le Canada à la fin de l’été dernier a refroidi les émetteurs de titres d’emprunt. Résultat: au 3e trimestre de 2007, les émissions et les volumes d’opérations sur les obligations ont diminué de 13,8 % et 5,0 % respectivement par rapport à ceux du trimestre précédent. Le 4e trimestre n’a guère fait mieux. Les émissions n’ont progressé que de 0,2 %, alors que les volumes d’opération ont reculé de 8,8 %.

Sans surprise, l’ACCVM nous apprend que les émissions de PCAA «ont contribué à la débandade de 2007». En effet, il n’y a eu que 72 transactions pour une valeur de 7,5 milliards de dollars. On est loin des 174 transactions de 2006 qui ont rapporté 21,3 milliards.

La morosité des investisseurs s’est également fait sentir sur les obligations Feuille d’érable. Depuis 2004, la part de ces obligations dans les émissions des titres d’emprunt augmentaient régulièrement. Toutefois, en 2007, les émissions ont reculé durant le deuxième semestre, alors qu’il n’y a eu que 15 émissions d’une valeur de 4,9 milliards de dollars, soit à peine 18,2 % du total de l’année. Les émissions d’obligations Feuille d’érable ont compté pour 27,5 % de toutes les obligations émises par les sociétés durant l’année, alors que ce rapport était de 37,8 % à la fin de premier semestre.

Les obligations d’entreprise ont elles aussi été emportées par la vague d’inquiétude de la fin de 2007. Le total des opérations sur ce marché était à la baisse de 17,9 % au 3e trimestre et de 7,4 % au 4e trimestre, à cause de l’augmentation de la volatilité des marchés du crédit. «Au cours des mêmes périodes, les émissions des titres d’emprunt ont diminué de 23,6 % et de 7,4 % respectivement, car les émetteurs n’offraient pas les rendements exigés par les investisseurs», note l’ACCVM.

Pour ce qui est des perspectives, l’année 2008 ne s’annonce pas réjouissante pour le marché canadien des titres d’emprunt. «L’avenir annonce plutôt une tendance à la baisse des taux d’intérêt et l’économie mondiale montre des signes d’une croissance moindre que celle qui était prévue. Il est probable que les activités liées au financement par titres d’emprunt seront modérées cette année», a déclaré Ian Russell, président et chef de la direction de l’ACCVM.