Dollar canadien : le pire est passé, affirme Desjardins

Par La rédaction | 24 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Le raffermissement anticipé de l’économie mondiale et canadienne, jumelé au relèvement de l’inflation, « devraient faire apprécier légèrement » le dollar canadien contre le dollar américain, prévoient les économistes du Mouvement Desjardins.

Aujourd’hui coté à un peu plus de 0,90 $US, le huard a affiché une certaine stabilité au cours des deux derniers mois, ce qui semble indiquer que le pire de sa dépréciation est terminé, estiment-ils.

Dans les prochains mois, il devrait se maintenir près des niveaux actuels, puis augmenter d’ici la fin de l’année pour atteindre 0,92 $US environ.

Toutefois, bien que les principaux facteurs (l’inflation et l’attitude frileuse de la Banque du Canada) qui l’ont affaibli entre octobre et janvier derniers se soient essoufflés, « les conditions pour supporter une remontée durable ne sont pas encore réunies », jugent les experts du Mouvement.

Encore des risques pour l’économie

En effet, même si la possibilité d’une baisse de taux d’intérêt au pays a diminué en raison d’une augmentation plus rapide que prévue de l’inflation, et que le huard est donc moins pénalisé par cette perspective, la Banque du Canada maintient que de nombreux risques pèsent sur l’économie.

D’après Desjardins, le rééquilibrage de la croissance en faveur des exportations et des investissements non résidentiels constituera un enjeu important pour l’économie canadienne.

Faute de quoi, « la croissance pourra difficilement garder le cap étant donné que les gouvernements poursuivent leurs efforts de réduction des déficits et que les ménages doivent se montrer plus frugaux ».

L’institution financière se dit néanmoins optimiste, jugeant que l’amélioration prévue de l’économie mondiale devrait aider à opérer cette transition.

La situation aux États-Unis

Ses experts assurent par ailleurs que la santé économique de nos voisins du Sud est plus solide que ne l’ont laissé supposer au cours des derniers mois plusieurs indicateurs, plombés par une météo exceptionnelle. Dans ces conditions, anticipent-ils, l’arrivée du printemps pourrait bien servir la cause du dollar américain.

La raison? « Une confiance plus élevée envers l’économie américaine et une Fed plus encline à préparer les marchés à des hausses de taux d’intérêt seraient favorables à l’appréciation du billet vert. »

Même si des inquiétudes subsistent dans le secteur de l’habitation à cause d’un nombre de mises en chantier en deçà des attentes, des « signes encourageants » sont d’ailleurs déjà visibles dans les données publiées pour mars, notamment une augmentation des ventes au détail et de la production industrielle.

Finalement, conclut Desjardins, ce ne sont pas les seuls facteurs liés à l’économie américaine qui influenceront le taux de change du dollar US. Il faudra également compter avec l’évolution des autres principales devises, notamment l’euro, la livre sterling et le yen.

Des craintes envers les pays émergents

En ce qui concerne l’euro, la Banque centrale européenne semble déterminée à l’empêcher de poursuivre son envolée. Pour cela, elle devrait annoncer prochainement un nouvel assouplissement monétaire, « ce qui devrait ramener l’euro à près de 1,35 $US d’ici quelques mois ».

Après une période de gains spectaculaires, la livre pourrait elle aussi légèrement reculer au cours des prochains mois avant de reprendre une tendance haussière en 2015.

Quant aux devises émergentes, Desjardins affirme qu’« il faut s’attendre à encore beaucoup de volatilité », d’autant plus que « la présence de nombreux déséquilibres et problèmes structurels non résolus ne permet pas de croire en un apaisement rapide des craintes » à l’égard de ces pays.

À lire :

La rédaction