D’où viendra la prochaine grande crise financière?

Par La rédaction | 23 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les analystes des marchés financiers n’aiment rien autant que s’inquiéter… et alarmer les investisseurs. Ce n’est pas l’arrivée de l’été qui va les rendre plus optimistes. Ils sont nombreux à voir venir de grandes crises financières, pour différentes raisons.

Aux États-Unis, le sous-financement des régimes de retraite publics inquiète l’institut Hoover et les agences de notation, expliquent Les Echos. Ce cercle de réflexion rattaché à l’Université Stanford évalue le manque à gagner à 3 850 milliards de dollars américains (5 213 G $CAN). Ce serait la somme nécessaire pour que les États et municipalités honorent leurs engagements à l’égard des retraités actuels et futurs. Un trou qui se serait approfondi de 434 milliards de dollars américains (588 milliards de dollars canadiens) cette année seulement.

La situation est si dangereuse qu’elle pourrait entraîner une crise similaire à celle des subprimes, selon l’institut. Aucune ville ou État au sud de la frontière n’a de régime de retraite à l’équilibre, et la situation est particulièrement difficile à la Nouvelle-Orléans, Dallas, Philadelphie et Chicago, et dans des États comme l’Illinois ou le Kentucky. Les agences de notation ont déjà abaissé la cote de plusieurs collectivités à risque, notamment le New Jersey, Chicago, Houston et Dallas.

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Ce problème est généré par le vieillissement de la population et la diminution du nombre de travailleurs cotisants, mais aussi par la libéralisation des régimes de retraite. Les administrations publiques ont, depuis les années 1990, investis dans des produits financiers de plus en plus risqués à la recherche de rendement. Dans les années 1950, les régimes étaient constitués à 96 % d’obligations. Ces actifs ne comptent plus que pour 27 % aujourd’hui, selon la Réserve fédérale.

Les collectivités ont aussi anticipé les rendements futurs avec un peu trop d’enthousiasme. La plupart établissent leur budget sur une hypothèse de rendement de 7,5 %, alors qu’il s’établit en réalité à environ 2,5 %. Plusieurs villes et États ont déjà été amenés à sabrer dans les revenus de leurs retraités (parfois à hauteur de 50 %) ou s’endettent fortement pour continuer de payer. Une situation intenable, qui pourrait mal tourner, selon l’institut.

DES DETTES DIFFICILES À REMBOURSER

Toujours aux États-Unis, d’autres voient la crise venir d’un endettement lié à certains types de prêts, notamment les subprimes automobiles et les prêts étudiants. Le taux de défaut de paiement des prêts automobiles a grimpé à 3,82 % au premier trimestre de 2017. C’est bien pire chez les anciens étudiants. Quelque 10,98 % des emprunteurs sont en retard de 90 jours ou plus sur leurs versements.

ELLE ARRIVE, LA CRISE DU BREXIT?

En Grande-Bretagne, ceux qui prédisaient des jours sombres en cas de vote en faveur du Brexit n’ont pas tous changé de discours, malgré le fait que la catastrophe annoncée tarde à se produire, rappelle Peter Stephens dans son blogue The Motley Fool. Certains signes restent alarmants selon eux, notamment une hausse de l’inflation à 2,3 %, laquelle pèse sur le commerce de détail et fait baisser le prix des maisons. Si la Grande-Bretagne devait entrer en récession, cela pourrait entraîner une crise en Europe, puis sur l’ensemble des marchés.

Une forte baisse d’impôt aux États-Unis et une augmentation des dépenses militaires et d’infrastructure pourraient aussi causer une hausse de l’inflation dans le monde.

LA GUERRE, LA GUERRE…

Les tensions en Asie autour de la Corée du Nord et au Moyen-Orient, notamment en Syrie, pourraient aussi mettre sous pression les marchés financiers, poursuit Peter Stephens. Historiquement, le prix des actions a toujours mal réagi à la tension et aux conflits armés. Selon lui, les investisseurs devraient donc rechercher plus de sécurité présentement, notamment pour leurs investissements à long terme.

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