DSK empêtré dans un nouveau scandale

Par La rédaction | 19 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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WASHINGTON – OCTOBER 09: International Monetary Fund Managing Director Dominique Strauss-Kahn speaks during a news conference October 9, 2008 in Washington, DC. Central bankers and financial ministers from around the world are in Washington for the 2008 IMF and World Bank Group Annual Meeting to discuss financial and economic issues. (Photo by Alex Wong/Getty Images) […]

De riches hommes d’affaires et des banques prestigieuses font partie des 156 créanciers qui se disputent aujourd’hui les miettes de l’empire déchu de Dominique Strauss-Kahn.

Un tribunal de Paris vient d’ouvrir une nouvelle enquête pour escroquerie et abus de biens sociaux visant notamment l’ancien économiste, homme politique et tombeur français, rapporte Le Parisien.

Jusqu’en octobre 2014, DSK, comme on le surnomme dans l’Hexagone, dirigeait la société luxembourgeoise LSK, qu’il possédait en partenariat avec feu Thierry Leyne, un entrepreneur franco-israélien.

À la fin de 2013, l’ancien patron du Fonds monétaire international voulait faire de LSK « un fonds d’investissement de 2 milliards de dollars grâce aux capitaux de grandes fortunes privées et de fonds détenus par des pays émergents souhaitant investir sur ses conseils », souligne Le Parisien.

DSK ne savait alors pas que son entreprise allait déclarer faillite moins d’un an plus tard, en novembre 2014. Et créer « aujourd’hui un trou de 100 millions d’euros », révèle France Inter.

Résultat : des Luxembourgeois, des Français, des Belges, des Grecs, Israéliens, des Mauritaniens, des Russes et des Macédoniens cherchent aujourd’hui à récupérer leur mise et à obtenir justice. Et à ce jour, deux d’entre eux ont porté plainte à la justice française.

AVANT MOI, LE DÉLUGE

À sa défense, DSK, 66 ans, dit que les problèmes de LSK datent d’avant son ère. « Je n’étais absolument pas en charge de toute la partie gestion d’actifs qui préexistait à mon entrée dans le groupe, a-t-il déclaré. Thierry Leyne était l’administrateur délégué et c’est lui qui gérait la société. »

À l’été 2013, soit un mois avant l’arrivée de Dominique Strauss-Kahn, LSK affichait déjà une perte de 13 millions d’euros, signale France Inter. En effet, la principale filiale du groupe, Assya Luxembourg, ne parvient alors plus à payer ses factures et ses fournitures de bureau. « Les salaires seront bientôt versés avec du retard. Quant aux dossiers clients, beaucoup sont incomplets, rangés dans des dossiers papier, alors que tout devrait être informatisé », lit-on dans l’article.

Le 2 octobre 2013, le cabinet Ernst & Young « émet des réserves sur les comptes » du groupe financier, affirme Le Parisien. C’est sur ce « terrain miné » qu’arrive DSK…

SE REFAIRE UNE VIRGINITÉ…

À l’été 2014, La Bâloise Vie repère les pratiques frauduleuses du groupe, qui rachète notamment des actions de ses propres filiales dans le but d’en stimuler la valeur. L’assureur n’est pas le premier client à découvrir le pot aux roses.

Le 3 octobre de la même année, le tribunal du Luxembourg condamne LSK à rembourser 2 millions d’euros à La Bâloise Vie. LSK, aux prises avec des dettes de 50 millions d’euros, se retrouve alors insolvable.

En catimini, DSK démissionne de son poste de président du conseil d’administration. Quelques jours plus tard, son associé, Thierry Leyne, met fin à ses jours en se jetant de son appartement du 23e étage d’une tour de Tel-Aviv, en Israël. La faillite est prononcée peu après.

Le plus triste – ou ironique, selon les points de vue – dans toute cette rocambolesque histoire, c’est que Dominique Strauss-Kahn a cherché à atteindre un double objectif en se joignant à LSK.

Il voulait tout d’abord faire oublier la sulfureuse affaire de la femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, qui venait de le plonger dans la controverse. Et puis, dit Le Parisien, il souhaitait réaliser le rêve de sa vie : créer son propre fonds d’investissement…

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