Économie : la reprise sera lente et graduelle, prévient Desjardins

24 septembre 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les économistes du Mouvement Desjardins ont dressé un portrait sombre des perspectives économiques du Canada et du reste de la planète. «Il est évident que nous allons traverser une longue période de quasi-stagnation, d’autant plus que le contexte est parsemé de risques baissiers importants. La reprise sera donc lente et graduelle, sans éclat», a déclaré François Dupuis, vice-président et économiste en chef du Mouvement Desjardins.

Selon les économistes de Desjardins, le PIB canadien devrait croître de 0,6% seulement en 2008 et il ne franchira pas 1,3% en 2009. Le Québec se situera dans cette fourchette, puisque son PIB devrait avancer de 0,5% en 2008 et de 1,3% en 2009.

La construction résidentielle au Canada montre des signes de faiblesse, conséquence des conditions de crédit plus difficiles et d’un marché de l’emploi qui se détériore. Seules les dépenses gouvernementales et la consommation permettent à l’économie canadienne «d’avoir la tête hors de l’eau». Mais, avec les consommateurs qui ont une confiance dans les talons, les espoirs d’éviter la récession «ne tiennent pratiquement qu’à un fil», constate Desjardins.

Avec le repli des prix de l’énergie et le ralentissement de la croissance économique, les spécialistes du mouvement coopératif s’attendent à ce que l’inflation «retraite par elle-même» au cours des prochains mois. Cela permettra aux banques centrales de concentrer leurs actions sur la faiblesse de la croissance économique et sur les difficultés du secteur financier. Les prochains changements dans les taux directeurs devraient se faire vers le bas», estiment les économistes de Desjardins.

Quant aux investisseurs, ils devront prendre leur mal en patience. François Dupuis prévoit que les Bourses nord-américaines enregistreront des rendements négatifs en 2008. «C’est une importante correction par rapport au scénario précédent», a-t-il ajouté. Il estime que le S&P 500 devrait terminer l’année autour de 1320 points pour regagner plus de 7% en 2009. Durement touché par la chute des prix des matières premières, le S&P/TSX terminera en baisse de 6% en 2008, rendement négatif qu’il effacera entièrement au cours de l’an prochain.

Les économistes de Desjardins rappellent que le meilleur terme pour qualifier la période actuelle est plutôt la stagnation que la récession, sans tendance claire à la baisse ou à la hausse. Dans la plupart des pays, disent-ils, les signaux sont mixtes quant à l’évolution future de l’économie. Par contre, le choc brutal de l’envolée des prix du pétrole sur la croissance économique se résorbant graduellement, il est permis d’être «positif, quoique modéré», quant aux perspectives pour les prochains trimestres.

«Les risques à la baisse de notre scénario demeurent cependant nombreux, notamment en ce qui concerne le secteur financier. Il n’est donc pas exclu que d’autres événements viennent perturber davantage l’environnement actuel, ce qui, par conséquent, nous amènerait à modifier nos prochains scénarios économiques et financiers», concluent les économistes de Desjardins.

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