Bénéfiques, les immigrants investisseurs!

Par La rédaction | 13 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les rendements générés par les prêts consentis par les immigrants investisseurs au cours des 10 dernières années dépassent le milliard de dollars, selon une étude dévoilée lundi par la firme Aviseo Conseil.

Dans ce document d’une cinquantaine de pages présenté mardi au ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, un « groupe d’intermédiaires financiers », qui inclut Financière Banque Nationale, Capital Sherbrooke Street, Renaissance Capital, Auray Capital et Industrielle Alliance Valeurs Mobilières, développe ses arguments en faveur du programme des immigrants investisseurs du Québec (PIIQ).

On y apprend, entre autres, que les subventions offertes aux petites et moyennes entreprises (PME) québécoises pour leurs projets ont engendré des retombées économiques de 1,5 milliard entre 2009 et 2018. Durant la même période, quelque 17 000 emplois avec un salaire moyen de 50 000 dollars auraient également été créés grâce au PIIQ, tandis que près de 90 % des effets directs du programme des immigrants investisseurs pour l’aide aux entreprises (PIIAE), administré par Investissement Québec, se feraient sentir en région.

D’INCONTESTABLES AVANTAGES ÉCONOMIQUES

C’est sur la base de ce rapport que le milieu des affaires du Québec compte demander au ministre de hausser les seuils d’immigration de la province. Faute de quoi, celle-ci risque, selon lui, de se priver d’importants investissements étrangers, notamment en raison des délais d’admission trop longs que subissent les demandeurs. « Les résultats de notre étude montrent hors de tout doute les avantages économiques du programme des immigrants investisseurs pour l’économie québécoise », affirme dans un communiqué Jean-Pierre Lessard, associé d’Aviseo Conseil.

La firme rappelle par ailleurs que le PIIQ « s’inscrit dans la catégorie de l’immigration économique alors qu’il offre l’opportunité aux investisseurs étrangers d’obtenir la résidence permanente canadienne en effectuant un placement à terme de cinq ans sans intérêt, d’une somme de 1,2 million de dollars, par le biais d’un intermédiaire financier ». Les intérêts générés par ces placements, gérés par Investissement Québec, sont ensuite attribués à des entreprises sous forme d’aide financière non remboursable afin de favoriser le développement économique de la province, précise Aviseo.

Profitant de la consultation publique sur le Plan d’immigration du Québec 2020-2022 qui s’est ouverte lundi à Québec, le « groupe d’intermédiaires financiers » demande à ce que les seuils d’admission actuels soient rehaussés dès 2020 afin de réduire les délais de traitement pour la résidence permanente, qui sont aujourd’hui de 52 mois, et ce, « dans le but de préserver l’attrait du PIIQ auprès des candidats ». Le groupe ajoute qu’« il faut être équitable en raison des bénéfices que l’immigrant investisseur a déjà accordés au Québec suite à sa sélection par la province au préalable ».

« LES DÉLAIS ACTUELS NUISENT AU PROGRAMME »

« Nous croyons qu’il est primordial d’augmenter, dès 2020, les seuils de sélection du PIIQ qui ont été réduits de 50 % en 2019 afin d’augmenter le capital accessible aux PME québécoises. En déposant son projet de loi 91 au printemps dernier, le gouvernement a clairement affirmé son intention d’arrimer les besoins des entreprises québécoises avec le profil de compétences des candidats immigrants. Nous demandons que cette volonté se reflète dans le traitement des demandes du PIIQ, qui est un outil de croissance puissant pour nos PME », indique Louis Leblanc, premier vice-président de la Financière Banque Nationale.

Outre les 2 500 familles en attente de sélection par le Québec, plus de 5 000 autres familles dans la catégorie des immigrants investisseurs sont actuellement en attente d’un visa de résidence permanente afin de venir s’établir dans la Belle Province, précise le « groupe d’intermédiaires financiers ». « Ces familles en attente d’admission ont déjà participé à la prospérité du Québec par leur investissement réglementaire. Les délais actuels mettent en péril la réputation du programme », souligne Marc Audet, président et chef de la direction d’Auray Capital.

« Étant donné l’éventail de programmes d’immigration d’affaires disponibles à travers le monde et même au Canada pour une clientèle fortunée désireuse d’émigrer, il est essentiel de faire une promotion accrue du PIIQ afin qu’il demeure un choix privilégié », conclut Louis Leblanc.

La rédaction