Bourse : trop tôt pour profiter des rabais

Par La rédaction | 13 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Encore jeudi dernier, les résultats boursiers se regardaient comme un « remake » financier de Massacre à la tronçonneuse. Et selon certains analystes, la glissade pourrait se poursuivre un certain temps, peut-on lire dans le Financial Post. 

En fin de séance jeudi, le TSX avait perdu 12,35 %, le Dow Jones 9,99 %, le Nasdaq 9,43 % et le S&P 500 9,51 %. Les reculs du dollar canadien, du pétrole, de l’or et des marchés obligataires se poursuivaient aussi. Sur les marchés, la tendance restait à la vente d’actions, avec des investisseurs qui souhaitent limiter les pertes et mettre du liquide de côté pour réinvestir lorsque le marché donnera des signes de reprise.

Parce que forcément, lors d’une baisse aussi forte et généralisée, certains titres deviennent alléchants en raison de leur prix soudainement inférieur. Pourtant, plusieurs analystes conseillent d’attendre un peu avant de revenir sur les marchés.

PAS ENCORE LE PLANCHER

« Malgré le brusque déclin depuis deux semaines, les multiples demeurent au-dessus de leur moyenne post-crise et sont loin des planchers atteints lors des corrections précédentes », soutient Daniel Grosvernor, d’Oxfort Economics. Selon lui, les prix actuels ne reflètent pas encore la récession, qui devient de plus en plus probable.

Les programmes de stimulation monétaires et fiscaux seraient aussi largement impuissants face au choc qui frappe les chaînes d’approvisionnement en raison de l’éclosion du virus. L’annonce jeudi d’une injection de 2 000 milliards de dollars dans les marchés financiers américaines par la Réserve fédérale n’a d’ailleurs rien fait pour empêcher la chute des marchés. 

L’IMPACT DE L’ENDETTEMENT

 « Nous croyons que des réponses ciblées sont nécessaires et que tant qu’elles ne seront pas implantées à grande échelle, les actions resteront les otages des nouvelles aux sujets du virus », ajoute M. Grosvenor.

La Banque du Canada a annoncé jeudi qu’elle injectera 7 milliards de dollars dans le système financier et intensifiera son programme de rachat d’obligations. Il est aussi de plus en plus question de mesures supplémentaires du gouvernement fédéral pour soutenir l’économie. La semaine dernière, la Banque Scotia est devenue la première grande banque à prévoir une récession au pays, qu’elle qualifiait toutefois de « légère » et qui pourrait encore être évitée grâce à certaines mesures.

La situation se compliquerait par ailleurs en raison du niveau élevé d’endettement des entreprises, qui a augmenté au cours des dernières années. Des sociétés pourraient donc se retrouver en sérieuses difficultés, ce qui nuiraient bien sûr aussi aux investisseurs.

La semaine dernière, David Kostin, stratège en chef pour les actions américaines de Goldman Sachs, prédisaient une chute des revenus d’au moins 12 % dans chacun des deux prochains trimestres, avec l’effondrement des prix du pétrole et les dommages que le virus fera subir aux commerces. Il croit que le S&P 500 reculera d’au moins 28 % par rapport à son sommet de février d’ici à juillet. 

M. Grosvernor propose à ceux qui veulent se mettre à l’abri de miser sur les secteurs de la santé et des services publics. 

La rédaction