Gouvernement libéral minoritaire et portefeuille

Par La rédaction | 22 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le mandat minoritaire obtenu par le Parti libéral du Canada aura des conséquences dans les poches et sur les portefeuilles des canadiens.

Les libéraux de Justin Trudeau ont remporté 157 sièges, devançant les 121 sièges des conservateurs d’Andrew Scheer. Le Nouveau Parti Démocratique de Jagmeet Singh a obtenu 24 sièges, tandis que le Bloc québécois en gagne 32. Quant au Parti Vert d’Elizabeth May, il empoche trois sièges.

HAUSSES DE PRESTATIONS ET DE TAXES

Les libéraux ont fait campagne sur un plan de lutte contre les changements climatiques et de réduction des impôts pour la classe moyenne. Justin Trudeau a promis de hausser le montant personnel de base de près de 2 000 $, à 15 000 $, pour les personnes gagnant moins de 147 000 $ par année.

Après avoir créé une taxe sur le carbone l’an dernier, les libéraux ont promis d’augmenter le prix à la tonne et d’amener le Canada à zéro émission nette d’ici 2050.

Le premier ministre n’a garanti aucune date pour un retour à l’équilibre budgétaire. Il s’est uniquement engagé à réduire la part de la dette fédérale comparativement au PIB.

Le parti s’est également engagé à augmenter la pension de la Sécurité de vieillesse de 10 % pour les personnes âgées de plus de 75 ans qui gagnent moins de 77 580 $, et à augmenter de 25 % la prestation de survivant du régime de pensions du Canada.

Les libéraux se sont aussi engagés à augmenter de 15 % la Prestation canadienne pour enfants, pour les parents d’enfants âgés de moins d’un an. Les prestations de maternité et les prestations parentales seraient exonérées d’impôt à la source.

Les prêts hypothécaires jusqu’à 750 000 $ deviendraient admissibles à l’incitatif à l’achat d’une première maison dans les marchés de l’habitation les plus chers.

Le gouvernement pourrait mettre en œuvre une répression des échappatoires fiscales permettant aux entreprises de déduire la dette de leurs bénéfices afin de réduire l’impôt des sociétés. Les engagements des libéraux prévoient également une taxe de 10 % sur les véhicules de luxe qui coûtent plus de 100 000 $, la réduction du coût de la constitution en société fédérale de 200 $ à 50 $, le doublement de la prestation pour enfants handicapés, la réduction de moitié de l’impôt des sociétés pour les entreprises qui développent et fabriquent des technologies à émissions nulles, et l’instauration d’un congé de 15 semaines pour les parents adoptifs.

LIMITER LES OPTIONS D’ACHAT D’ACTIONS

Durant l’été, les libéraux ont déposé un avant-projet de loi, proposant une limite de 200 000 $ pour les options d’achat d’actions des employés des grandes sociétés imposées à un taux préférentiel. La période de commentaires sur l’avant-projet de loi a pris fin en septembre.

L’industrie des fonds s’est déjà adaptée en prévision des nouvelles règles. Celles-ci limiteraient la façon dont les FNB et les fonds communs de placement déduisent le revenu ou les gains en capital lorsque les porteurs de parts font racheter des parts.

La période de commentaires sur les mesures législatives visant à permettre les rentes viagères différées anticipées et les rentes viagères à paiement variable a pris fin le 7 octobre.

D’autres propositions budgétaires incluses dans l’avant-projet de loi portaient sur les régimes de retraite individuels et les régimes enregistrés d’épargne-invalidité.

L’INFLUENCE DU NPD OU DU BLOC?

Un gouvernement minoritaire pourrait devoir trouver des appuis à la Chambre des communes. Le NPD a fait campagne pour augmenter les dépenses du gouvernement sur des programmes comme l’assurance-médicaments, financés par les impôts des plus riches. Le NPD s’est aussi engagé à augmenter l’impôt des sociétés et l’impôt sur le revenu pour les personnes à revenu élevé, à porter le taux d’inclusion de l’impôt sur les gains en capital à 75 % et à imposer un impôt sur la fortune. Chaque année, les familles riches paieraient 1 % de leur richesse qui dépasse 20 millions de dollars.

Un régime universel d’assurance-médicaments et de soins dentaires, la réduction des émissions de carbone et cet impôt sur la fortune figurent parmi les priorités de M. Singh pour appuyer un gouvernement minoritaire.

La rédaction