La réaction des conseillers aux résultats des élections 

Par Katie Keir | 1 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Parlement du Canada.
Photo : Adrian Wojcik / 123RF

Les résultats des récentes élections fédérales ont peut-être reflété ceux de 2019, suscitant un sentiment de déjà vu, mais les conseillers notent que les clients sont préoccupés par des questions plus larges à la suite de ce vote effectué en temps de pandémie. 

L’une des questions les plus importantes est de savoir qui paiera finalement la facture des dépenses liées à la COVID-19. Le premier ministre Justin Trudeau, qui a une fois de plus obtenu un gouvernement minoritaire, a l’intention de créer un fonds de recherche sur la COVID-19, d’améliorer les soins de santé et de soutenir un système de preuve de vaccination – tout cela fait partie du plan visant à mettre fin à la pandémie.

Le programme libéral prévoit environ 78 milliards de dollars (G$) de nouvelles dépenses au cours des cinq prochaines années et environ 25,5 G$ de nouvelles recettes. En utilisant les projections du mois d’août du Bureau du Directeur Parlementaire du Budget (DPB), les libéraux prévoient que le déficit de 156,9 G$ en 2021-22 tombera à un peu plus de 32 G$ en 2025-26, et que le ratio de la dette au PIB passera de 48,5 % à 46,5 % au cours de la même période.

« Le montant des dépenses fiscales proposées amène les gens à se demander comment ils vont payer pour cela », rapporte Robert Luft, gestionnaire de portefeuille chez Luft Financial, iA Private Wealth, à Vancouver.

L’une des réponses consiste à faire appel aux sociétés les plus profitables – notamment les institutions financières – et aux particuliers qui gagnent beaucoup d’argent. En effet, les plateformes des libéraux et des néo-démocrates mettaient chacune de l’avant des mesures fiscales visant ces groupes, note Robert Luft.

« Tout parti peut théoriquement soutenir les libéraux dans cette voie, mais le NPD est probablement le premier choix », ajoute-t-il.

Chris Dewdney, CFP et directeur de Dewdney&Co., s’inquiète également du niveau des dépenses fiscales. Il rappelle toutefois qu’au début de cette situation d’urgence mondiale, « tout le monde s’adressait au gouvernement, des propriétaires d’entreprises aux particuliers, en disant « Aidez-nous » et « Nous avons besoin de plus » ».

Dans une période aussi inédite, ajoute-t-il, « on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ; on ne peut pas dire que le gouvernement doit en faire plus et puis, [à la fin], dire qu’on ne veut pas être touché. »

Pourtant, il remet en question la politique libérale qui cible les grandes banques et les compagnies d’assurance du Canada avec des impôts plus élevés sur les sociétés. Bien que ces entreprises aient profité dans une certaine mesure de la pandémie, Chris Dewdney rappelle qu’il en était de même pour les entreprises de technologie et de commerce électronique.

Katie Keir

Katie est rédactrice en chef des projets spéciaux pour Advisor.ca et travaille avec l’équipe depuis 2010. En 2012, elle a été nommée meilleure nouvelle journaliste dans le cadre des Canadian Business Media Awards. Rejoignez-la à katie@newcom.ca.