COVID-19 : des conseils financiers gratuits

Par La rédaction | 30 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Des conseillers ontariens et de l’ouest du pays ont décidé d’offrir des consultations gratuites à toute personne inquiète de devoir subir les conséquences financières d’une éventuelle récession due à la pandémie, rapporte le Globe and Mail.

Dans son édition de lundi, le quotidien indique que David O’Leary, fondateur et directeur de la société de planification financière Kind Wealth, basée à Toronto, a voulu faire « quelque chose de constructif » pour aider les particuliers stressés par la situation actuelle.

À l’heure où nombre d’entreprises sont contraintes de mettre la clé sous la porte et où les licenciements se multiplient d’un océan à l’autre, ce conseiller a donc décidé de lancer un mouvement baptisé Coronavirus Relief Effort. Son objectif? Offrir des consultations gratuites en matière de finances personnelles par téléphone ou par visioconférence à toute personne confrontée à l’impact économique de la pandémie.

« ÉCOUTE ATTENTIVE » ET PISTES DE SOLUTION

« Beaucoup de gens sont aujourd’hui très inquiets pour leur avenir et, en tant que planificateurs et conseillers, nous pouvons mettre notre expertise et nos compétences à leur service. Je ne pense pas que nous soyons en mesure de résoudre les problèmes de manque de liquidité à court terme, mais nous avons la possibilité d’offrir des conseils, d’écouter sans juger et de proposer un cadre pour aider les consommateurs à réfléchir sur quelle manière prendre les meilleures décisions possibles dans les circonstances actuelles », explique David O’Leary.

Pour l’aider dans son initiative de conseiller les personnes en difficulté, celui-ci a fait passer le mot sur Twitter et LinkedIn et, très vite, une vingtaine de conseillers se sont manifestés, prêts à consacrer au moins une demi-journée par semaine à donner des consultations gratuites. L’un d’entre eux, Jason Pereira, associé et conseiller principal à Woodgate Financial, une société de planification financière établie à Toronto, décrit ainsi ses motivations : « J’ai la possibilité et la capacité d’aider des gens, alors pourquoi ne le ferais-je pas? Je ne suis pas un médecin qui peut aider à les guérir, mais je peux les soutenir d’une manière différente, par exemple en leur fournissant des pistes de solution ou des réponses, ou encore en les orientant vers les ressources dont ils risquent d’avoir besoin pour s’en sortir sur le plan financier. »

Fondatrice et conseillère pour la société torontoise Caring for Clients, Rona Birenbaum a elle aussi vu l’appel de David O’Leary et pris contact avec lui. « Je suis avant tout dans une écoute attentive de ce que me disent les personnes qui me consultent. Et j’espère, avec mes réponses, mes conseils objectifs et mon expérience, répondre à leurs préoccupations et les aider à résoudre au moins en partie leurs problèmes immédiats », expose la conseillère.

« NOUS POUVONS ÊTRE UTILES AUX CONSOMMATEURS »

De son côté, Natasha Knox apporte à l’initiative Coronavirus Relief Effort bien plus que ses seules compétences de conseillère. Titulaire d’un certificat d’études supérieures en thérapie financière, la fondatrice du cabinet Pax Financial Planning and Education à New Westminster, en Colombie-Britannique, a trouvé là de quoi mettre en pratique ses apprentissages.

« Il ne s’agit pas de faire la leçon aux gens ou de leur asséner des remarques du genre « Comment avez-vous pu vous mettre dans une telle situation? » Il n’y a rien de tout cela dans notre approche, et de toute façon, ça ne serait vraiment pas le moment de le faire. C’est au contraire le moment de les écouter, de les aider à prendre du recul et de s’assurer qu’ils connaissent les mesures dont ils peuvent aujourd’hui bénéficier de la part des gouvernements. Et puis nous pouvons aussi les aider à réfléchir calmement à certaines de leurs options afin d’essayer de désamorcer le sentiment d’inquiétude qui les habite », explique la conseillère.

Le modèle mis sur pied par David O’Leary prévoit que les conseillers bénévoles qui participent au Coronavirus Relief Effort peuvent choisir de donner des consultations d’une demi-heure ou d’une heure, quels que soient les jours où ils choisissent de le faire. Le conseiller a pour sa part réservé ses vendredis au bénévolat et propose des séances d’une heure. Au cours de ces séances, il encourage ses interlocuteurs à établir un budget familial ou à l’affiner pour s’adapter à leur nouvelle réalité. Il leur recommande en outre de dresser une liste de leurs principales craintes et de les classer en fonction de leur degré de probabilité et d’immédiateté, avec en parallèle les moyens dont ils disposent de les maîtriser.

David O’Leary reconnaît toutefois être préoccupé par le fait que si un trop grand nombre de Canadiens devaient être touchés d’une manière ou d’une autre par la COVID-19, une initiative comme la sienne serait vite dépassée. C’est la raison pour laquelle il dit souhaiter que de plus en plus de planificateurs et de conseillers intéressés par l’idée de bénévolat se manifestent.

« Si nous pouvions réunir davantage de professionnels de la finance, nous pourrions aider un plus grand nombre de personnes », plaide-t-il. En attendant, pour répondre aux attentes grandissantes du public, il a déjà prévu de créer des webinaires, des sessions d’information ainsi que des séances de chats vidéo de groupe. « Nous n’allons certes pas résoudre tous les problèmes des consommateurs, mais je pense quand même que nous pouvons leur être utiles », conclut-il.

La rédaction