Le chômage des jeunes aura des répercussions à long terme

Par La rédaction | 29 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : istockphoto / Constantin Aksenov

Le taux de chômage des jeunes a grimpé en flèche pendant la pandémie de COVID-19, passant de 10,3 % en février à un sommet historique de 29,4 % en mai, note Investment Executive. Une étude de Statistique Canada indique que les conséquences pour les finissants de cette année pourraient durer à long terme.

Si le taux de chômage annuel des 18 à 24 ans atteint 28 % cette année, les étudiants qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires, collégiales ou universitaires pourraient perdre entre 23 000 $ et 44 000 $ au cours des cinq prochaines années, selon l’étude publiée mardi. C’est l’équivalent de 4 600 à 8 800 $ par an.

Le sommet historique du chômage chez les jeunes était de 19,2 %, établi en 1983. Si le taux de cette année atteignait 19 %, toujours selon l’étude, les pertes de revenus seraient d’environ de 8 000 à 15 000 $ au cours des cinq prochaines années, soit environ de 1 600 à 3 000 $ par an.

Statistique Canada a également examiné un scénario dans lequel le marché du travail des jeunes se rétablit rapidement. Si le taux de chômage des jeunes atteint 16 % cette année, les pertes sur cinq ans pourraient être inférieures à 6 000 $ pour tous les groupes, ou inférieures à 1 200 $ par année.

Quel que soit le scénario, l’étude prévient que les femmes qui ont obtenu leur diplôme universitaire cette année pourraient subir des pertes de revenus plus importantes sur cinq ans que les hommes.

« Par exemple, si le taux de chômage des jeunes cette année est de 28 %, les diplômées du baccalauréat risquent de perdre 43 674 $ sur une période de cinq ans, contre 27 887 $ chez leurs homologues masculins », indique l’étude.

La pandémie touche de manière disproportionnée les femmes de tous âges. Un rapport de RBC Economics, publié plus tôt ce mois-ci, indique que la pandémie a réduit la participation des femmes au marché du travail d’un niveau record à son niveau le plus bas en plus de 30 ans.

Mardi, YWCA Canada et le Institute for Gender and the Economy de l’Université de Toronto ont publié un rapport appelant à un « plan de relance économique féministe ».

Alors que la discussion autour de la reprise économique s’est concentrée sur la soi-disant nouvelle norme, les auteurs ont déclaré que le Canada ne devrait pas revenir à des politiques « normales » si ces politiques perpétuaient les inégalités.

Par exemple, le rapport a noté qu’en pleine pandémie, le taux d’emploi a diminué deux fois plus chez les Canadiennes de 25 à 54 ans que chez les hommes.

Le rapport indique également que les femmes noires, racialisées et immigrantes sont plus susceptibles d’être des préposées au soutien personnel, des femmes de ménage et de travailler dans d’autres « professions essentielles, mais mal rémunérées » dépourvues de politiques de congé.

Le rapport exhorte les gouvernements et, dans une moindre mesure, les entreprises et les organismes de bienfaisance, à envisager huit objectifs politiques qui s’attaquent au racisme systémique qui mettent l’accent sur les bons emplois, protègent les victimes de violence domestique, améliorent le financement des petites entreprises et favorisent la diversité dans le processus décisionnel.

Ces mesures stimuleront à leur tour l’économie, selon le rapport.

Cet article a initialement été publié par Investment Executive. Traduction et adaptation par Siham Lebiad.

La rédaction