COVID-19 : les Canadiens en mauvaise posture

Par La rédaction | 16 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

Se remettre des répercussions économiques de l’épidémie de COVID-19 dépend en partie de la résilience des finances des ménages, selon un nouveau document de la Banque des règlements internationaux (BRI). Au Canada, les perspectives ne sont pas encourageantes.

« La consommation représente généralement environ 60 % du PIB et les créances des ménages auprès des banques (principalement sous la forme d’hypothèques) représentent 20 à 40 % de leur portefeuille d’actifs », indique le rapport.

Dans ce contexte, les fermetures forcées provoquées par une pandémie « équivalent à un très grand choc négatif, forçant les ménages du monde entier à faire face à des heures réduites, des licenciements et un chômage massif ».

« La profondeur de la récession, sa durée et le rythme de la reprise dépendent de la capacité des ménages à résister à ce choc », indique l’étude.

L’ENDETTEMENT EN CAUSE

Une proportion importante des ménages des pays fortement endettés, comme le Canada, ne sont pas en mesure de supporter une longue période de perturbation des revenus, selon la BRI.

« En Australie, au Canada, en Finlande, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, les ménages dans les 20 % les plus pauvres ne pouvaient pas couvrir plus de trois mois de revenus perdus en encaissant leur épargne », note-t-elle dans son rapport.

En d’autres termes, ils ne pouvaient pas gérer la « consommation de subsistance », soit rester au-dessus du seuil de pauvreté (la moitié du revenu médian), même pendant trois mois.

À l’inverse, au Japon, les ménages moins nantis étaient capables de couvrir près de 20 mois de revenus perdus. La France et la Corée sont les seuls autres pays où les ménages pauvres pourraient résister plus de 12 mois.

CHEZ LES FORTUNÉS

Sans surprise, les ménages dans les 20 % les plus riches ont des économies qui éclipsent les niveaux de consommation de subsistance, note le document. Au Canada, les 20 % les plus riches devraient pouvoir durer environ 40 ans avec leur épargne, alors que les 20% les plus riches des États-Unis ont bien plus que 100 ans d’économies.

La résilience des ménages est affectée par les coûts de remboursement de la dette, a également constaté le rapport.

« La baisse des marges de liquidité est particulièrement grave pour les ménages se situant dans les 20 % moyens de la répartition de la richesse nette », déclare la BRI. Le maintien de ces ménages est particulièrement important pour la stabilité financière, car ils détiennent plus de dettes hypothécaires que les moins nantis.

Une fois les coûts du service de la dette pris en compte, « les ménages au Canada, en France et en Espagne perdent près d’un an de couverture et ceux aux États-Unis et en Australie tombent à moins d’un an de couverture », indique le document.

Les ménages moyens au Canada disposent de près de trois ans d’épargne de subsistance, mais celle-ci tombe à moins de deux ans lorsque leurs créances sont incluses.

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