COVID-19 : vers une réduction des dettes

Par La rédaction | 9 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Cartes de crédit
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La crise de la COVID-19 n’a pas eu le même impact financier pour tous. Les consommateurs ont réussi à réduire le solde de leur carte de crédit depuis le début de la pandémie, selon les plus récentes données d’Equifax Canada. Le nombre de paiements manqués s’en est trouvé réduit, ce qui a permis une augmentation des pointages de crédit dans l’ensemble.

Les mesures de confinement qui ont entraîné une baisse des dépenses portées aux cartes de crédit conjuguées au versement de prestations de revenu a permis à plus de consommateurs (26 %) d’afficher des soldes renouvelables plus bas en 2021. Cela a inversé la tendance qui prévalait avant la pandémie de COVID-19, alors que les dettes liées aux cartes de crédit prenaient rapidement de l’ampleur.

Le nombre de personnes qui sont passées du statut « en retard » au statut « à jour » (700 000) a surpassé le nombre de personnes qui ont commencé à manquer des paiements (600 000) en 2020. En 2019, il y en avait 850 000 qui affichaient un compte en souffrance alors que 600 000 effectuaient leurs paiements à temps.

Les paiements manqués et l’utilisation élevée du crédit renouvelable, comme les cartes et les marges de crédit, sont les principaux éléments qui influencent le pointage de crédit d’un consommateur. En raison de l’amélioration de ces facteurs, 50 % des Canadiens ont affiché des pointages de crédit plus élevés au cours de la dernière année, comparativement à 45 % en 2019.

L’amélioration des conditions de crédit était plus évidente chez les jeunes. Bien qu’ils soient habituellement plus susceptibles de manquer des paiements, ces derniers ont affiché l’amélioration la plus importante d’une année à l’autre. De plus, leur utilisation du crédit renouvelable a également affiché l’amélioration la plus importante par rapport à la période précédant la pandémie de COVID-19. Cela a du moins représenté partiellement l’incidence des programmes comme la PCU et la réduction importante des achats fréquents payés par carte de crédit comme l’essence, les voyages et les restaurants.

« Sans aucun doute, la pandémie a nui à la vie de nombreux Canadiens, mais ces nouvelles données permettent d’entrevoir un certain espoir à savoir que beaucoup d’autres ont maintenu, voire amélioré leur situation financière par rapport à l’an dernier », explique Rebecca Oakes, vice-présidente associée, analyses avancées à Equifax Canada.

« Du côté du crédit, cependant, les chiffres suggèrent davantage une reprise en K pour les plus jeunes consommateurs [qui ont généralement un plus faible revenu], parmi lesquels certains s’en tireraient mieux que d’autres », ajoute-t-elle.

STRESS FINANCIER POUR LES ENTREPRISES

La situation n’est pas aussi reluisante du côté des entreprises en raison d’une baisse de la demande sur le plan du crédit, notamment au cours des trois derniers mois de 2020. Les interrogations de crédit ont chuté de plus de 60 % dans le secteur pétrolier et gazier et de 48 % dans le secteur de la construction. Par ailleurs, les activités liées au commerce de détail ont chuté de 45 %. Ces données représentent un signal d’alerte.

« D’un point de vue commercial, [elles] suggèrent que ces moments difficiles se poursuivront pour les petites et moyennes entreprises, affirme Mme Oakes. Comme pour le crédit à la consommation, une utilisation réduite a entraîné une légère augmentation des pointages commerciaux au Canada, mais il ne s’agit pas nécessairement d’une bonne chose. Les entreprises tirent profit du crédit commercial auprès des fournisseurs dans le cadre de leurs opérations quotidiennes et, par conséquent, une diminution d’opérations peut indiquer un stress financier précoce. Les petites entreprises doivent dépenser de l’argent pour faire de l’argent, et en ce moment, elles ne dépensent tout simplement pas. »

La rédaction